L’exposome représente l’ensemble des expositions qui peuvent influencer la santé humaine tout au long de la vie. Il comprend les expositions physiques extérieures (dont l’alimentation), le contexte psychologique et social, et les régulations du milieu intérieur. Ce nouveau concept englobe en réalité l’ensemble des facteurs de risque d’origine non génétique. Différents types d’exposomes peuvent être individualisés : l’exposome chimique interne (caractérisation exhaustive de la composition chimique des liquides biologiques), l’éco-exposome (mettant l’accent sur les relations bidirectionnelles entre les populations humaines et les écosystèmes différents), l’exposome combinatoire (qui analyse les effets de mélanges de substances chimiques et de la combinaison de leurs effets). De nouvelles méthodologies (comme les méthodes analytiques, les biostatistiques et la bio-informatique) permettent d’aborder, du moins partiellement, les différentes composantes de l’exposome. L’étude de l’exposome implique une analyse intégrée des différents stress en tenant compte des effets à long terme et potentiellement multigénérationnels. Les modifications du milieu de vie urbain peuvent parfois correspondre à un exposome bénéfique : espaces verts, bassins d’eau. L’approche de l’exposome sera grandement facilitée par les progrès remarquables de l’épigénétique. Ce concept, à présent inscrit dans la loi santé, devrait avoir différents impacts en santé publique : une approche plus précise de la prévention, y compris au niveau individuel ; une modification des principes de la réglementation actuellement fondée sur une sectorisation par source ou par facteur de stress (comme l’air, l’eau, le bruit, ou les substances prises individuellement) ; une stimulation du développement de recherches multidisciplinaires, avec affinement de nos approches pédagogiques.
Robert Barouki, Inserm UMR-S 1124 - ERL 3649 Toxicité environnementale, cibles thérapeutiques, signalisation cellulaire et biomarqueurs, université Paris-Descartes
10 décembre 2019