– 3 % chez les hommes et 2 % chez les femmes ;
– augmente avec l’âge : après 80 ans, 10 % et 6 % respectivement ;
– et s’il existe une autre localisation de l’athérosclérose : 12 à 38 % en cas d’artériopathie des membres inférieurs, 4 à 13 % si coronaropathie.
Marqueur de la maladie athéromateuse. Risque annuel de décès non lié à un AVC (50 % d’origine cardiaque) supérieur à celui d’infarctus homolatéral.
Significative si ≥ 50 % de rétrécissement de la lumière artérielle.
En cause dans environ 15 % des ischémies cérébrales constituées ou transitoires.
Objectifs du traitement :
– prévenir l’infarctus cérébral dans le territoire carotide, mais aussi les événements vasculaires dans les autres territoires artériels.
Bénéfice de la revascularisation :
– établi, pour l’endartériectomie, par des études randomisées débutées dans les années 1990 (ACAS1 et ACST2) ;
– à comparer aux évaluations récentes du risque d’AVC homolatéral sous prise en charge médicale optimale ;
– des essais comparant revascularisation et traitement médical maximal sont en cours (CREST-2 et ACTRIS, dans le sous-groupe des malades à risque ; encadré).
Attitudes variables suivant les pays :
– la SCA motive près de 90 % des endartériectomies réalisées aux État-Unis et en France mais seulement 16 % en Angleterre et aucune au Danemark.
à Chirurgie versus médicaments
– bénéfice de la chirurgie par rapport à un traitement médical seul pour des sténoses ≥ 60 % sur 5 ans ;
– réduction du risque absolu d’AVC homolatéral à la sténose de 5,9 % (ACAS) et 5,4 % (ACST), soit un risque annuel d’AVC de 1 % par an contre 2 % par an sous médicaments ;
– mais les patients n’avaient pas tous une thérapie optimale (par exemple, moins de 20 % sous statine dans ACAS).
D’après des données plus récentes : risque annuel bien inférieur, entre 0,5 et 1 % par an sous traitement médical maximal3 (figure), rendant le bénéfice d’une intervention plus hypothétique.
La chirurgie peut avoir un intérêt :
– si le taux attendu de morbi-mortalité à J30 est < 3 % ;
– si l’espérance de vie du patient est > 5 ans ;
– chez l’homme de moins de 75 ans ;
– à partir de la deuxième année, sans corrélation évidente avec le degré de sténose (contrairement aux sténoses symptomatiques).
à Chirurgie versus stenting carotidien
– pas de différence pour le risque d’infarctus cérébral homolatéral à long terme (10 ans dans CREST, indépendamment du caractère asymptomatique ou non, et 5 ans dans ACST-1), en excluant la période périopératoire (taux variant de 0,4 à 0,7 % par an) ;
– nombre d’AVC postopératoires un peu plus important après stenting (+ 1,3 % dans ACST-1 et + 1,1 % dans CREST) ;
– mais pas de bras comparatif avec le traitement médical seul optimal.
Étude SPACE 2 comparant chirurgie, stenting et prise en charge médicale seule : arrêtée en raison du faible recrutement, elle ne montre pas de différence entre les 3 groupes.
à Traitement médical optimal
– un antiagrégant : l’aspirine (75 à 300 mg) ;
– un antihypertenseur, pour un objectif < 140/90 (à moduler en fonction du risque hémodynamique, notamment en cas d’occlusion carotidienne controlatérale) ;
– mesures hygiénodiététiques, en particulier l’arrêt du tabac ;
– statine : sous traitement, diminution d’un tiers du recours à une endartériectomie chez des patients aux antécédents d’AVC et, dans le suivi à long terme de l’étude ACST, diminution du risque d’AVC (chirurgie moins efficace) ;objectif LDL cholestérol < 0,7 g/L.
Facteurs de risque d’infarctus cérébral homolatéral*
Progression rapide sur 1 an
Ulcération ou hémorragie de la plaque en doppler ou IRM
Détection de HITS (high intensity transient signals ou micro-emboles) au doppler transcrânien
Diminution de la réserve cérébrale évaluée par différentes techniques (doppler transcrânien, IRM de perfusion)
Infarctus cérébral silencieux homolatéral découvert à l’imagerie
Points clés
• La SCA requiert toujours un traitement médical optimal.
• Le patient doit être informé du faible risque d’infarctus cérébral homolatéral (contrairement aux sténoses symptomatiques).
• Une endartériectomie peut être discutée en cas de sténose ≥ 60 % chez un patient avec une espérance de vie > 5 ans et à faible risque opératoire (< 3 %).
• Un sous-groupe de patients plus à risque d’AVC pourrait en bénéficier.
• L’angioplastie par stenting carotidien augmente le risque d’AVC péri-procédure mais elle est équivalente à la chirurgie sur le long terme.
2. Halliday A, Mansfield A, Marro J, et al.; Asymptomatic Carotid Surgery Trial (ACTS) Collaborative Group. Prevention of disabling and fatal strokes by successful carotid endarterectomy in patients without recent neurological symptoms: randomized controlled trial. Lancet 2004;363:1491-502.
3. Marquardt L, Geraghty OC, Mehta Z, Rothwell PM. Low risk of ipsilateral stroke in patients with asymptomatic carotid stenosis on best medical treatment; a prospective, population-based study. Stroke 2010;41:e11-7.
4. Brott TG, Howard G, Roubin GS, et al.; CREST investigators. Long-term results of stenting versus endarterectomy for carotid-artery stenosis. New Engl J Med 2016;374;1021-31.
5. Halliday A, Harrison M, Hayter E, et al.; Asymptomatic Carotid Surgery Trial (ACST) Collaborative Group. 10-year stroke prevention after successful carotid endarterectomy for asymptomatic stenosis (ACST-1): a multicentre randomised trial. Lancet 2010;376:1074-84.