Un projet de loi sur la fin de vie devrait être discuté d’ici quelques mois. Tous les travaux sur le sujet vont, avec certaines nuances, dans le même sens, soulignant l’importance de développer en priorité les soins palliatifs en rendant leur accessibilité effective et opposable, et ouvrant à des degrés divers la voie pour une aide active à mourir. L’Académie nationale de médecine a publié un avis et des recommandations à la fin du mois de juin 2023.Cet avis s’inscrit dans la programmation de la future loi, dans laquelle le législateur retiendrait une aide active à mourir. Tout en soulignant la valeur du socle législatif actuel, et la nécessité de le maintenir, il suggère de concilier le double objectif de mieux protéger les plus vulnérables et de répondre à certaines souffrances non couvertes par la loi actuelle. Il alerte sur les risques potentiels encourus en l’absence de mesures destinées à prévenir les dérives auxquelles pourrait donner lieu l’évolution du cadre législatif. Il souligne que la relation des êtres humains avec la mort est de l’ordre de l’intime, que les lois ne traitent que du général et méconnaissent la singularité des situations de désarroi et de souffrance. Aucune loi ne pourra jamais répondre à la multiplicité des situations de fin de vie, à leur complexité et au vécu et attentes spécifiques de ceux qui les vivent. L’Académie de médecine formule neuf recommandations. Elle a également publié des arguments pour et contre une nouvelle loi sur la fin de vie afin d’alimenter le débat.L’ensemble de ces textes est disponible sur le site de l’Académie (https://vu.fr/yGsP).
Avis de l’Académie nationale de médecine. Rapporteur : Jacques Bringer
27 juin 2023