Engagée depuis 2 mois, cette jeune militaire consultait pour des paresthésies des orteils, sans notion de traumatisme aigu. Sédentaire auparavant, elle n’avait aucun antécédent particulier. Son indice de masse corporelle était de 20 kg/m2. L’examen notait une douleur neurogène avec trouble des sensibilités prédominant à l’extrémité du pied droit, sans syndrome radiculaire ni rachidien, d’horaire non mécanique. Le test de Faber était positif. Réalisée en seconde intention, l’IRM du bassin (v. figures) montrait une fracture de contrainte de l’aileron sacré droit. Le bilan biologique était sans particularité. Une cure courte d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et la limitation au minimum des activités physiques entraînaient la guérison en 8 semaines.
La fracture de fatigue du pelvis est liée à un déséquilibre de l’homéostasie osseuse dans un contexte d’hypersollicitation. Elle est connue et sous-diagnostiquée chez les coureurs de fond (1 à 7 % de ces lésions), et les « nouveaux » sportifs notamment les jeunes recrues militaires.1 Le tableau clinique est non caractéristique et non spécifique. La radiographie standard ne permet pas de poser le diagnostic. L’anamnèse (changement, rythme, sport), le terrain et les signes négatifs orientent pour infirmer les diagnostics différentiels (discopathie, canal lombaire étroit, lésion cancéreuse).2 Six semaines de repos suffisent, en règle générale, pour guérir et reprendre progressivement le sport en charge. Toute femme ayant eu une fracture de stress doit bénéficier d’une exploration à la recherche du syndrome « triade de l’athlète féminine »(aménorrhée, trouble alimentaire et ostéoporose).
Références
1. Volpin G, Milgrom C, Goldsher D, Stein H. Stress fractures of the sacrum following strenuous activity. Clin Orthop Relat Res 1989;243:184-8.

2. Hosey RG, Fernandez MM, Johnson DL. Evaluation and management of stress fractures of the pelvis and sacrum. Orthopedics 2008;31:383-5.

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