Une femme de 36 ans est amenée aux urgences à la suite d’un accident de voiture.Elle se plaint d’une raideur cervicale accompagnée de douleurs intenses au moindre mouvement du cou.
Parfaitement consciente, elle peut bouger les 4 membres.L’examen neurologique est normal.
Le bilan radiologique ne montre pas de lésion osseuse.Le scanner met en évidence une fracture non déplacée de l’odontoïde (figure).
C’est la plus fréquente des lésions du rachis cervical supérieur. Elle concerne les sujets jeunes (accidents de la voie publique, sport) mais aussi âgés (chutes). Douleur, contracture musculaire cervicale et limitation de mouvement de la tête sont évocateurs, mais le tableau clinique peut être trompeur. Les signes neurologiques, à rechercher systématiquement, apparaissent chez environ un tiers des patients et sont très variables, allant de la simple irritation pyramidale à la tétraplégie haute complète.
Le diagnostic repose sur l’imagerie : radiographies (incidences de face, de profil et bouche ouverte) et scanner.
La prise en charge thérapeutique dépend de la hauteur et de l’orientation du trait de fracture et de l’éventuel déplacement. Si elle est instable, la chirurgie est préconisée (laçages, arthrodèses postérieures, vissage antérieur). En cas de stabilité (comme chez cette patiente), le traitement est orthopédique : immobilisation du rachis cervical par minerve avec appui mentonnier pendant 3 mois.
Bransford RJ, Alton TB, Patel AR, Bellabarba C. Upper cervical spine trauma. J Am AcadOrthop Surg 2014;22:718-29.
Patel A, Zakaria R, Al-Mahfoudh R, et al. Conservative management of type II and IIIodontoid fractures in the elderly at a regional spine centre: A prospective and retrospectivecohort study. Br J Neurosurg 2014;18:249-53.