Du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation considérable du nombre de pose de prothèses totales de hanche (PTH) et de genou (PTG), les fractures sur prothèses, initialement rares, deviennent de plus en plus fréquentes chez les patients de plus de 80 ans.La gravité des fractures sur PTH est supérieure à celle des fractures habituelles de l’extrémité supérieure du fémur. On passe de 10 à 20 % de mortalité à un an, avec un taux de complications postopératoires proche de 30 % après chirurgie pour fracture sur PTH.De plus, près de la moitié des patients opérés d’une fracture sur PTH ne retrouvent pas en postopératoire leur lieu de vie habituel avec de nombreuses entrées en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.Le même problème se rencontre avec les fractures sur PTG, dont les taux de reprise chirurgicale varient entre 11 et 40 %, avec une proportion de complications postopératoires proche de 16 %.Il existe aussi un risque de fractures interprothétiques entre une PTH et une PTG.Les gériatres jouent un rôle important dans la prise en charge postopératoire de ces patients, et peuvent promouvoir l’intérêt des outils d’’évaluation gériatrique utilisés dans le cadre d’une coopération multidisciplinaire.

Didier Mainard, chirurgie orthopédique, CHU de Nancy, France

11 octobre 2022