L’infection à Campylobacter est la cause la plus fréquente de gastroentérites bactériennes. Le bilan de la surveillance de ces infections vient d’être publié par Santé publique France.

L’infection à Campylobacter est la cause la plus fréquente de gastroentérites bactériennes en Europe. Les symptômes sont généralement ceux d’une gastroentérite aiguë bénigne et spontanément résolutive en moins d’une semaine. Les complications sont rares, de même que les décès (< 0,1 %), et surviennent surtout chez les personnes fragiles (âgées, immunodéprimées).

En France, la surveillance épidémiologique des infections à Campylobacter repose sur deux systèmes : le Centre national de référence (CNR) des Campylobacters et des Helicobacters, et la déclaration obligatoire des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) pour lesquelles Campylobacter est l’agent pathogène confirmé. Les cas d’infections rapportés par ces systèmes de surveillance ne reflètent toutefois qu’une partie des cas réellement survenus.

En France, le nombre annuel moyen de cas symptomatiques d’infections à Campylobacter a été estimé à 493 000 (intervalle de crédibilité à 90 % : 273 000 - 1 080 000), dont 392 000 cas auraient été infectés par transmission alimentaire. Campylobacter serait responsable de 26 % du nombre total infections d’origine alimentaire et de 31 % des hospitalisations associées.

Bilan 2022

La surveillance des infections à Campylobacter en France montre que le nombre de souches de Campylobacter répertoriées par le CNR est en augmentation depuis 2013, mais cette hausse pourrait être liée à l’utilisation de plus en plus systématique des PCR multiplexes, facilitant la détection de Campylobacter.

En 2022, la surveillance a confirmé les tendances épidémiologiques et biologiques des dernières années, avec une prédominance de l’espèce C. jejuni . L’incidence était maximale pour la classe d’âge 0 - 9 ans (27 cas/100 000 habitants) ; les hommes sont plus touchés que les femmes. Le pic saisonnier a lieu pendant la période estivale (sauf pour C. fetus). Concernant les résistances aux antibiotiques, ces souches ont une résistance élevée aux fluoroquinolones et aux tétracyclines, restant stable ces dernières années ; il n’y pas d’augmentation significative des taux de résistances des six antibiotiques testés en routine.

Les infections à Campylobacter chez les humains sont majoritairement des cas isolés. Concernant les toxi-infections alimentaires collectives, 60 foyers ont été déclarés à Santé publique France en 2022, comptabilisant un total de 321 malades. Malgré un nombre de foyers similaire aux années précédentes, le nombre de malades associés est supérieur. Pour 22 foyers, la consommation de volaille était la source de contamination incriminée ou suspectée.

Prévention

En France, des travaux de recherche sur l’attribution des cas humains à différents réservoirs (volailles, ruminants, environnement) ont montré que les réservoirs principaux de contaminations humaines par C. jejuni seraient autant les volailles que les ruminants tandis que le réservoir principal de contaminations humaines par C. coli serait les volailles. Au niveau du consommateur, les principaux facteurs de risque de l’infection sont la manipulation de viande fraîche (volaille, porc, bœuf), et la consommation de viande insuffisamment cuite. La prévention individuelle repose donc sur les bonnes pratiques d’hygiène en cuisine (lavage des mains, nettoyage des surfaces et ustensiles de cuisine après la manipulation de volaille ou viande crue) afin d’éviter la transmission croisée, et la cuisson suffisante de viande de volaille, de bœuf et de porc (cuit à cœur).

Pour en savoir plus
Santé publique France. Bilan de la surveillance des infections à Campylobacter en France en 2022.  15 novembre 2023.

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