Les personnes en situation de grande précarité (sans logement personnel) ayant des troubles psychiques rencontrent de multiples difficultés d’accès aux soins et aux dispositifs sociaux. D’où les nouvelles recommandations « Grande précarité et troubles psychiques  » de la HAS, qui visent à améliorer la prise en charge de cette population en définissant des repères communs (postures, pratiques, organisations) aux acteurs intervenant auprès de ces publics.

Un volet est dédié aux professionnels de santé de premier recours : médecins généralistes, mais aussi infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, etc. Ci-dessous une synthèse de ces recommandations (qui restent hélas assez théoriques).

4 recommandations pour les équipes de soins primaires

1. Les équipes de soins primaires devraient développer les principes suivants :

  • un modèle de soins bio-psycho-social ;
  • une conscience des inégalités sociales de santé et la volonté de lutter contre celles-ci.

2. Il est recommandé aux professionnels de soins primaires, en particulier en structures d’exercice coordonné, de proposer une organisation interne adaptée favorisant l’accès aux soins des personnes en situation de précarité et une prise en charge adaptée aux situations complexes. Il faudrait notamment :

  • porter une attention particulière à l’accueil des personnes (configuration des lieux, formation des personnels d’accueil pour un accueil bienveillant) ;
  • mettre en place de plages horaires pour les consultations sans rendez-vous et des possibilités de consultations longues pour les situations complexes ;
  • appliquer une approche bienveillante pour les rendez-vous manqués avec une reprise de contact et une proposition de reprogrammation.

3. Il est recommandé de mettre en place des pratiques adaptées à la prise en charge des personnes en situation de précarité :

  • utiliser des outils de repérage de la situation sociale des patients ;
  • être vigilant sur les droits et les aspects financiers : généralisation du tiers payant, vigilance sur les refus de soins (en particulier les correspondants qui refuseraient les patients bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire et de l’aide médicale d’État) ;
  • privilégier un travail en équipe pluriprofessionnelle (au sein d’une structure ou en partenariat) qui peut comprendre par exemple l’intervention :
    • d’infirmiers d’éducation thérapeutique et d’infirmiers avec une orientation spécifique vers les publics en situation de précarité,
    • des professionnels de l’addictologie,
    • de médiateurs en santé,
    • de travailleurs sociaux (permanences d’assistants sociaux au sein des structures de soins ou « référents sociaux » pouvant intervenir au domicile du patient ou au sein de la structure pour évaluer les situations d’urgence sociale et orienter les personnes vers les dispositifs sociaux pertinents, en particulier pour l’ouverture des droits) ;
  • organiser de réunions de concertation pluriprofessionnelles si besoin ;
  • des formations régulières.

4. Il est recommandé de s’appuyer sur des partenariats avec les autres acteurs du territoire, ce qui implique :

  • la connaissance du territoire, de ses caractéristiques et de l’offre disponible ;
  • la mise en place de partenariats avec les acteurs du territoire et notamment du secteur social via les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) :
  • services sociaux municipaux et départementaux,
  • structures d’hébergement : centres d’hébergement et de réadaptation sociale (CHRS), centres d’hébergement d’urgence (CHU)…,
  • structures addictologiques,
  • services d’interprétariat professionnels.

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