Elle rappelle le bon usage des différentes thérapies en fonction de la situation des patients, tout en soulignant que la priorité médicale est d’éviter toute rupture de prise en charge et de limiter le risque de survenue de poussées de la maladie rhumatologique. Concernant en particulier la corticothérapie, il est indispensable, en raison de son effet immunosuppresseur, d’ajuster les doses prises par le patient en tenant compte de la balance bénéfices/risques (avec un dosage le plus bas possible), et ce pendant toute la durée de l’épidémie.
La HAS rappelle également qu’il est primordial de respecter scrupuleusement les mesures barrières incluant la distanciation physique. L’adaptation des traitements ne sera envisagée qu’en cas de Covid-19. Ainsi, si un proche est contaminé, le patient devra, comme toute personne contact, réaliser un test virologique (par RT-PCR). En cas de suspicion ou de contamination avérée par le SARS-CoV-2, il faut suspendre tous les traitements de fond et interrompre la prise d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), mais maintenir les traitements par corticoïdes lorsqu’ils ont été prescrits simultanément (avec, là encore, un dosage le plus bas possible). Dans tous les cas, le traitement de fond stoppé pourra être réintroduit deux semaines après la disparition de tout symptôme.
L’essentiel
1. Les personnes prenant une corticothérapie à dose immunosuppressive (≥ 10 mg/j, ≥ 2 semaines) sont à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2.
2. Pendant la période de l’épidémie de Covid-19, une infiltration d’un corticostéroïde reste possible quand il n’y a pas d’alternative thérapeutique.
3. En l’absence de signe de Covid-19, il n’y a pas de contre-indication à la prescription ou à la poursuite d’un traitement par AINS.
4. En l’absence de signe de Covid-19, il est conseillé de maintenir tous types traitements de fond (synthétique conventionnel ou ciblé et biomédicaments) d’un rhumatisme inflammatoire chronique, s’ils sont efficaces et bien tolérés, afin d’éviter la survenue potentielle d’une poussée, avec application stricte des mesures barrières.
5. En l’absence de signe de Covid-19, il n’y a pas de contre-indication à initier tous types traitements de fond (synthétique conventionnel ou ciblé et biomédicaments) s’ils sont nécessaires pour le bon contrôle d’un rhumatisme inflammatoire chronique, avec application stricte des mesures barrières.
6. En cas de symptômes évocateurs de Covid-19, il faut suspendre tous types de traitements de fond d’un rhumatisme inflammatoire chronique et maintenir les corticoïdes s’ils ont été prescrits simultanément.
7. Après une infection Covid-19, la reprise du traitement de fond d’un rhumatisme inflammatoire chronique est envisageable une à deux semaines après la disparition de toute symptomatologie.
8. Les conditions de distanciation physique ne doivent pas faire repousser de plus de quelques semaines une injection semestrielle de denosumab prescrite dans le cadre du traitement d’une ostéoporose.
Pour télécharger la fiche
HAS, Réponses rapides dans le cadre du Covid-19 – Assurer la continuité de la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’une maladie rhumatologique chronique, 29 mai 2020.
Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien