Les infections chroniques par le virus de l’hépatite B (VHB) demeurent un problème de santé publique mondiale, puisqu’il y a encore 257 millions de porteurs chroniques du virus dans le monde, seulement 1,7 million d’entre eux étant traités. Les infections par le VHB sont la première cause de carcinome hépatocellulaire. L’OMS a récemment renforcé ses objectifs pour un meilleur contrôle de l’hépatite B, avec une amélioration de la couverture vaccinale et une optimisation de l’accès aux traitements antiviraux actuels. Ces traitements permettent d’obtenir une viro-suppression mais non l’élimination virale. La communauté scientifique s’est donc engagée dans l’identification de nouvelles cibles antivirales et d’immunothérapie, l’objectif étant la guérison de l’hépatite B par des traitements de courte durée. Plusieurs défis doivent être relevés du fait de la persistance du génome viral sous la forme d’un mi-ni-chromosome viral dans la cellule infectée (cccADN), de la persistance de formes intégrées dans le génome de l’hôte, de la très forte charge antigénique, et de la difficulté à restaurer des réponses immunitaires antivirales qui se sont épuisées lors des infections chroniques. Il a été possible d’identifier de nouveaux agents antiviraux, et un grand nombre de molécules sont maintenant en évaluation préclinique ou clinique. En outre, des efforts importants sont menés pour identifier de nouveaux biomarqueurs pour mieux sélectionner les patients dans les essais cliniques et prédire la guérison. L’ensemble de ces efforts laisse entrevoir des avancées thérapeutiques prometteuses dans un avenir proche.
Fabien Zoulim, hôpital de la Croix-Rousse, Hospices civils de Lyon, Lyon
25 février 2020