Cette mycose se manifeste par une plaque érythémateuse arrondie ou polycylique, ayant une bordure plus accentuée, formée de squames et de petites vésicules. Sans traitement, elle s’étend en périphérie alors que le centre s’éclaircit ; plusieurs localisations peuvent apparaître.
La contamination peut être interhumaine (sports de contact) ou par contact direct (caresse) ou indirect (poils restés sur un fauteuil) avec un animal de compagnie ou parfois avec un cheval (équitation). Le dermatophyte pénètre dans l’épiderme via une excoriation cutanée, même minime, puis s’étend dans l’épiderme.
Le diagnostic est confirmé par le grattage des lésions en périphérie, qui récupère des squames. Celles-ci sont observées à l’examen direct au microscope (présence de filaments mycéliens) et mises en culture en milieu de Sabouraud. L’identification du champignon responsable est réalisée en trois semaines grâce à l’aspect des macroconidies (Microsporum canis, Trichophyton rubrum, etc.).
La prise en charge repose sur l’application locale d’un antifongique (dérivés imidazolés) : ciclopiroxolamine 1 % crème ou terbinafine 1 % crème (1 à 2 applications par jour pendant 2 à 4 semaines). Devant une lésion étendue ou des plaques multiples, il faut adjoindre un traitement par voie générale : terbinafine 250 mg x 1/j durant 1 mois ou, lorsqu’elle sera de nouveau disponible, griséofulvine 1 g/j. En cas de dermatophytie due à une espèce zoophile (Microsporum canis, Trichophyton mentagrophytes), identifier l’animal contaminateur et le traiter.
Patrice Bourée, professeur au Collège de médecine, institut Alfred-Fournier, 75014 Paris.