Homo sapiens est la seule espèce survivante d’une grande diversité de formes d’homininés du pléistocène moyen (3e étage du pléistocène). Cette espèce, au succès adaptatif remarquable, a une origine africaine et s’est répandue en Eurasie durant le pléistocène supérieur (1re époque de la période du quaternaire), d’abord dans les régions tropicales, puis plus tard dans les moyennes latitudes. Elle y a supplanté d’autres formes d’homininés, les Néandertaliens et les Dénisoviens en les absorbant partiellement. Les formes les plus anciennes connues d’Homo sapiens ont été découvertes à Jebel Irhoud, au Maroc et sont âgées de 300 000 ans. Elles ont une mosaïque de caractères dérivés et primitifs. Les caractères dérivés intéressent notamment le système masticateur. Parmi les caractères primitifs, la morphologie endocrânienne se distingue de celle globulaire de l’homme actuel. Ces fossiles sont associés à un « Middle Stone Age » ancien représenté en Afrique de l’est et du sud. Le Middle Stone Age ancien pourrait être un marqueur de l’expansion de notre espèce. L’origine géographique d’Homo sapiens a généralement été située en Afrique subsaharienne mais aujourd’hui c’est plutôt un modèle d’origine panafricain et polycentrique qui est privilégié.

Jean-Jacques Hublin, Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology, Leipzig, Allemagne

26 novembre 2019