30 % de ces 19 315 personnes ont été hospitalisées en réanimation et 24,2 % sont décédées à l’hôpital. Les personnes diabétiques hospitalisées pour Covid-19 étaient principalement des hommes (60,3 %), âgés en moyenne de 72,1 ans.
En février, les premières analyses de l’étude multicentrique observationnelle Coronado (Coronavirus SARS-CoV-2 and Diabetes Outcomes), portant sur près de 2 800 adultes (âge moyen : 69,7 ans ; 63,7 % d’hommes) dans 68 centres en France métropolitaine et ultramarine, ont quant à eux renseigné un taux de décès à 28 jours de 20,6 % chez les patients diabétiques hospitalisés pour Covid pendant la première vague. Les comorbidités les plus fréquentes étaient l’obésité et le surpoids (39 % des participants avaient un indice de masse corporelle [IMC] > 30 kg/m2 et l’IMC médian était 28,4 kg/m2), ainsi que l’hypertension artérielle (76,8 %). Par ailleurs, selon cette étude, la sévérité de la maladie et le risque de décès semblent plus importants chez les diabétiques de type 2 que chez les diabétiques de type 1 : 10,6 % versus 5,4 % respectivement – un écart présent surtout chez les patients les plus jeunes (< 55 ans). Finalement, l’étude de cohorte d’Épi-Phare sur l’ensemble de la population française lors de la première vague a rapporté un sur-risque de décès hospitalier chez les personnes diabétiques de 1,75 après ajustement sur les caractéristiques sociodémographiques et autres facteurs de risque.
Ces résultats rappellent l’importance de la prévention pour les personnes diabétiques, notamment le respect des mesures barrières et la vaccination. Il faut également rappeler l’importance du dépistage du diabète et de son suivi clinique afin de prévenir la survenue des complications.
Chez qui doser la glycémie ?
Le diabète de type 2 reste asymptomatique pendant plusieurs années, avant que l’hyperglycémie ne dépasse 2 g/L et entraîne une glycosurie.
Ainsi, il faut repérer les sujets à risque, c’est-à-dire ayant :
– une obésité ;
– des signes du syndrome métabolique (tour de taille élevé, dyslipidémie avec hypertriglycéridémie et HDL-cholestérol bas, HTA) ;
– des antécédents familiaux de diabète et obstétricaux (macrosomie néonatale ou diabète gestationnel).
Ils doivent motiver un dosage de glycémie à jeun (on parle de dépistage « opportuniste »).
Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/L. À partir de ce seuil, le risque à long terme de complications microvasculaires spécifiques (rétinopathie) est significatif. La confirmation du diagnostic requiert soit 2 dosages témoignant d’une hyperglycémie (à 2 moments différents), soit une seule mesure supérieure à 2 g/L accompagnée de signes cliniques (syndrome polyuro-polydipsique, amaigrissement).
Pour l’Association américaine du diabète, on peut établir le diagnostic lorsque l’HbA1c est supérieure à 6,5 %. En France, la majorité des premiers dosages de ce marqueur est déjà indiquée à visée de dépistage.
Laura Martin Agudelo
Pour en savoir plus
Rigalleau V, Monlun M, Foussard N, et al. Diabète de type 2. Rev Prat Med Gen 2020;34:235-40.