Mis à jour en juillet 2024
L’hyperhidrose palmo-plantaire est une pathologie fréquente, bénigne, mais pouvant avoir un fort retentissement sur la qualité de vie. Elle se traduit par une sudation excessive sur les paumes et les plantes des pieds.
Quelles en sont les causes ?
L’hyperhidrose palmo-plantaire est primitive dans la majorité des cas. La sudation est excessive de manière globalement symétrique, elle débute généralement avant l’âge de 25 ans, et disparaît la nuit. D’autres zones peuvent être atteintes (axillaires, inguinales…). Des antécédents familiaux sont fréquemment retrouvés. Une origine génétique est d’ailleurs très probable, des locus prédisposants ayant été mis en évidence.
L’hyperhidrose palmo-plantaire est parfois asymétrique, il faut alors rechercher une origine neurologique telle qu’un accident vasculaire cérébral (hyperhidrose du côté paralysé) ou des dysautonomies rares ; mais dans ces cas, l’hyperhidrose n’est pas uniquement palmo-plantaire, d’autres zones sont atteintes.
L’hyperhidrose est généralisée en cas d’éthylisme chronique, au cours de la grossesse, de la ménopause, en présence d’un lymphome, d’une tuberculose, d’une maladie de Parkinson, ou de la prise de certains médicaments (amiodarone, anti-inflammatoires non stéroïdiens, opiacés, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine…).
L’hyperhidrose palmo-plantaire est parfois asymétrique, il faut alors rechercher une origine neurologique telle qu’un accident vasculaire cérébral (hyperhidrose du côté paralysé) ou des dysautonomies rares ; mais dans ces cas, l’hyperhidrose n’est pas uniquement palmo-plantaire, d’autres zones sont atteintes.
L’hyperhidrose est généralisée en cas d’éthylisme chronique, au cours de la grossesse, de la ménopause, en présence d’un lymphome, d’une tuberculose, d’une maladie de Parkinson, ou de la prise de certains médicaments (amiodarone, anti-inflammatoires non stéroïdiens, opiacés, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine…).
Quels sont les traitements disponibles ?
Antiperspirants locaux
Ils constituent le traitement de première intention de l’hyperhidrose. Ils sont composés de sels d’aluminium, qui réagissent avec les molécules d’eau de la sueur. Les molécules d’H20 sont transformées en ions H+, l’acidité qui en résulte explique le caractère irritant de ces produits.
Par ailleurs, au contact de la sueur, les sels d’aluminium précipitent en formant un bouchon à l’orifice des glandes sudoripares, réduisant ainsi l’écoulement de la sueur.
Ils s’appliquent le soir sur une peau parfaitement sèche (sinon le pH va diminuer, créant une irritation cutanée), tous les 1 à 2 jours jusqu’à normalisation de la sudation, puis une fois toutes les 1 à 3 semaines en entretien. Ils ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale.
De nombreuses polémiques ont eu lieu ces dernières années quant à un éventuel risque de passage systémique et ses conséquences (cancer du sein, etc.), mais des études ont démontré l’innocuité de ces produits. Plusieurs sont disponibles en pharmacie : Etiaxil, Spirial, Hydrosis Control…
Ils sont souvent plus efficaces pour l’hyperhidrose axillaire que pour l’hyperhidrose palmo-plantaire.
Par ailleurs, au contact de la sueur, les sels d’aluminium précipitent en formant un bouchon à l’orifice des glandes sudoripares, réduisant ainsi l’écoulement de la sueur.
Ils s’appliquent le soir sur une peau parfaitement sèche (sinon le pH va diminuer, créant une irritation cutanée), tous les 1 à 2 jours jusqu’à normalisation de la sudation, puis une fois toutes les 1 à 3 semaines en entretien. Ils ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale.
De nombreuses polémiques ont eu lieu ces dernières années quant à un éventuel risque de passage systémique et ses conséquences (cancer du sein, etc.), mais des études ont démontré l’innocuité de ces produits. Plusieurs sont disponibles en pharmacie : Etiaxil, Spirial, Hydrosis Control…
Ils sont souvent plus efficaces pour l’hyperhidrose axillaire que pour l’hyperhidrose palmo-plantaire.
Ionophorèse
Il s’agit d’un petit bac rempli d’eau où le patient plonge ses mains et/ou ses pieds et où un courant électrique continu est émis pendant une dizaine de minutes. Il permet de former des bouchons à l’orifice des glandes sudoripares et permettrait également une stabilisation membranaire des cellules glandulaires.1 Il faut en général trois séances la première semaine, puis une diminution progressive (jusqu’à une séance tous les 1 à 2 mois environ).
Cet acte est remboursé par la Sécurité sociale (nécessité d’une entente préalable), mais il est difficile d’accès pour les patients, peu de dermatologues ayant l’appareil. Cependant, les patients peuvent l’acheter pour faire les séances chez eux, mais il n’est alors pas remboursé (environ 200-300 euros selon les modèles).
Le port d’un stimulateur cardiaque est une contre-indication formelle à l’ionophorèse.
C’est une méthode indolore (quelques sensations de brûlure possibles en cas de petites plaies) et qui a démontré son efficacité dans des études contrôlées. Depuis quelques années, il existe des électrodes à humidifier, pouvant être utilisées pour l’hyperhidrose axillaire.
Cet acte est remboursé par la Sécurité sociale (nécessité d’une entente préalable), mais il est difficile d’accès pour les patients, peu de dermatologues ayant l’appareil. Cependant, les patients peuvent l’acheter pour faire les séances chez eux, mais il n’est alors pas remboursé (environ 200-300 euros selon les modèles).
Le port d’un stimulateur cardiaque est une contre-indication formelle à l’ionophorèse.
C’est une méthode indolore (quelques sensations de brûlure possibles en cas de petites plaies) et qui a démontré son efficacité dans des études contrôlées. Depuis quelques années, il existe des électrodes à humidifier, pouvant être utilisées pour l’hyperhidrose axillaire.
Traitements médicamenteux par voie générale
L’oxybutynine (Ditropan), indiqué pour certains troubles urinaires, a démontré son efficacité dans des petites séries.2 Son effet anticholinergique explique son efficacité dans l’hyperhidrose. Il faut débuter à faibles doses (1 demi-comprimé une fois par jour) et augmenter progressivement sur quelques semaines selon l’efficacité et la tolérance, sans dépasser 1 demi-comprimé (2,5 mg) 3 fois par jour. L’efficacité est bonne (80 % d’après certaines études), avec une tolérance tout à fait acceptable. Les effets indésirables sont les conséquences de l’effet anticholinergique : constipation, sécheresse buccale et oculaire, céphalées, confusion chez le sujet âgé ; de même que les contre-indications : myasthénie, glaucome par fermeture de l’angle, adénome prostatique.
L’oxybutynine n’a cependant pas l’AMM dans l’hyperhidrose. Un échappement thérapeutique peut s’observer avec le temps. Le principal avantage de ce traitement est sa facilité d’utilisation et son efficacité sur toutes les zones du corps atteintes d’hyperhidrose.
Les autres traitements médicamenteux sont rarement utilisés en pratique car ils n’ont pas formellement démontré leur efficacité : propranolol, diltiazem… Certains antidépresseurs (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine) peuvent être intéressants du fait de leur activité anticholinergique.
L’oxybutynine n’a cependant pas l’AMM dans l’hyperhidrose. Un échappement thérapeutique peut s’observer avec le temps. Le principal avantage de ce traitement est sa facilité d’utilisation et son efficacité sur toutes les zones du corps atteintes d’hyperhidrose.
Les autres traitements médicamenteux sont rarement utilisés en pratique car ils n’ont pas formellement démontré leur efficacité : propranolol, diltiazem… Certains antidépresseurs (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine) peuvent être intéressants du fait de leur activité anticholinergique.
Toxine botulique
La toxine botulique paralyse la glande sudoripare et empêche donc l’excrétion de sueur.3 Ce traitement n’a l’AMM que dans l’hyperhidrose axillaire, où l’efficacité est très bonne et la tolérance excellente.
Dans l’hyperhidrose palmaire, le problème principal est la douleur engendrée par les injections. Celles-ci sont intradermiques, et s’effectuent tous les centimètres sur l’ensemble de la paume. L’application d’une crème anesthésiante, la prise d’un antalgique, voire d’un anxiolytique, avant la séance sont utiles mais souvent insuffisantes. La séance peut également se faire sous hypno-analgésie ou Méopa.
L’efficacité est moindre que pour l’hyperhidrose axillaire ; elle varie de 4 à 24 mois, dans notre expérience environ 10 à 12 mois. Il a été démontré qu’avec la répétition des séances, la durée de l’efficacité s’allongeait.
Elle n’est pas utilisée pour l’hyperhidrose plantaire.
Dans l’hyperhidrose palmaire, le problème principal est la douleur engendrée par les injections. Celles-ci sont intradermiques, et s’effectuent tous les centimètres sur l’ensemble de la paume. L’application d’une crème anesthésiante, la prise d’un antalgique, voire d’un anxiolytique, avant la séance sont utiles mais souvent insuffisantes. La séance peut également se faire sous hypno-analgésie ou Méopa.
L’efficacité est moindre que pour l’hyperhidrose axillaire ; elle varie de 4 à 24 mois, dans notre expérience environ 10 à 12 mois. Il a été démontré qu’avec la répétition des séances, la durée de l’efficacité s’allongeait.
Elle n’est pas utilisée pour l’hyperhidrose plantaire.
Micro-ondes (Miradry)
Ce traitement non invasif détruit les glandes sudoripares par thermolyse en une seule séance (90 % d’efficacité dans de petites études). Il n’est réservé qu’à l’hyperhidrose axillaire. Il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale et est encore très onéreux.
Traitement chirurgical
La sympathectomie thoracique, traitement « historique » de l’hyperhidrose axillaire, est aujourd’hui de moins en moins pratiquée. Elle consiste à sectionner le nerf sympathique au niveau thoracique, et a une excellente efficacité.4 Elle arrête la sudation sur la partie supérieure du corps (tronc et membres supérieurs) de façon définitive.
Malheureusement, il existe une hypersudation compensatrice de la partie inférieure du corps, pouvant être très gênante pour les patients (70 % des cas environ) et non réversible. Elle doit donc être réservée en dernier recours, pour des patients extrêmement gênés par une hyperhidrose palmaire résistante à plusieurs lignes de traitements.
Malheureusement, il existe une hypersudation compensatrice de la partie inférieure du corps, pouvant être très gênante pour les patients (70 % des cas environ) et non réversible. Elle doit donc être réservée en dernier recours, pour des patients extrêmement gênés par une hyperhidrose palmaire résistante à plusieurs lignes de traitements.
Que faire en pratique ?
Chez un patient ayant une hyperhidrose palmo-plantaire, il faut rechercher une hyperhidrose d’autres zones (axillaire, etc.). Le retentissement sur la qualité de vie du patient doit être bien évalué afin de choisir avec lui le traitement le plus adapté.5
Si l’hyperhidrose est diffuse, un traitement local par sels d’aluminium peut suffire. En cas d’échec, l’oxybutynine semble être le traitement de choix.
Si l’hyperhidrose n’est que palmo-plantaire, un traitement par sels d’aluminium peut être prescrit. En cas d’échec, l’ionophorèse peut être proposée (si elle est réalisable sur le plan pratique). Ensuite, les injections de toxine botulique sont à proposer si l’atteinte palmaire est prédominante. Sinon, l’oxybutynine peut être envisagée. La chirurgie est la solution à proposer en dernier recours, chez un patient bien informé du risque d’hypersudation compensatrice.
Si l’hyperhidrose est diffuse, un traitement local par sels d’aluminium peut suffire. En cas d’échec, l’oxybutynine semble être le traitement de choix.
Si l’hyperhidrose n’est que palmo-plantaire, un traitement par sels d’aluminium peut être prescrit. En cas d’échec, l’ionophorèse peut être proposée (si elle est réalisable sur le plan pratique). Ensuite, les injections de toxine botulique sont à proposer si l’atteinte palmaire est prédominante. Sinon, l’oxybutynine peut être envisagée. La chirurgie est la solution à proposer en dernier recours, chez un patient bien informé du risque d’hypersudation compensatrice.
Références
1. Reinauer S, Neusser A, Schauf G, et al. Iontophoresis with alternating current and direct current offset (AC/DC iontophoresis): a new approach for the treatment of hyperhidrosis. Br J Dermatol 1993;129(2):166-9.
2. Tupker RA, Harmsze AM, Deneer VH. Oxybutynin therapy for generalized hyperhidrosis. Arch Dermatol 2006;142(8):1065-6.
3. Naumann MK, Hamm H, Lowe NJ, et al. Effect of botulinum toxin type A on quality of life measures in patients with excessive axillary sweating: a randomized controlled trial. Br J Dermatol 2002;147(6):1218-26.
4. Henteleff HJ, Kalavrouziotis D. Evidence-based review of the surgical management of hyperhidrosis. Thorac Surg Clin 2008;18(2):209-16.
5. Solish N, Bertucci V, Dansereau A, et al. A comprehensive approach to the recognition, diagnosis, and severity-based treatment of focal hyperhidrosis: recommendations of the Canadian Hyperhidrosis Advisory Committee. Dermatol Surg 2007;33(8):908-23.
2. Tupker RA, Harmsze AM, Deneer VH. Oxybutynin therapy for generalized hyperhidrosis. Arch Dermatol 2006;142(8):1065-6.
3. Naumann MK, Hamm H, Lowe NJ, et al. Effect of botulinum toxin type A on quality of life measures in patients with excessive axillary sweating: a randomized controlled trial. Br J Dermatol 2002;147(6):1218-26.
4. Henteleff HJ, Kalavrouziotis D. Evidence-based review of the surgical management of hyperhidrosis. Thorac Surg Clin 2008;18(2):209-16.
5. Solish N, Bertucci V, Dansereau A, et al. A comprehensive approach to the recognition, diagnosis, and severity-based treatment of focal hyperhidrosis: recommendations of the Canadian Hyperhidrosis Advisory Committee. Dermatol Surg 2007;33(8):908-23.