Marie-Madeleine, 42 ans, consulte car elle s’inquiète d’une hypochromie de sa lèvre inférieure (figure).
Elle explique avoir eu quelques années auparavant des lésions croûteuses à ce niveau, et un prélèvement avait affirmé le diagnostic de lupus.
Le lupus érythémateux chronique est une forme de lupus n’atteignant que la peau et les muqueuses. Il se caractérise par des lésions en placards au niveau des zones photo-exposées. Ces lésions sont érythémateuses et squameuses, avec atrophie cicatricielle, zones hypo- ou hyperpigmentées et télangiectasies. Au niveau labial, leur aspect est d’abord érythémateux, puis blanchâtre, parfois érosif.
Le diagnostic repose sur la réalisation d’un prélèvement histologique, montrant une atrophie de l’épiderme, une hyperkératose et des manchons lymphocytaires périvasculaires au niveau du derme.
Les anticorps antinucléaires positifs constituent un élément d’orientation, mais ils ne sont pas spécifiques.
La prise en charge nécessite un bilan général, à la recherche d’atteintes viscérales (10 % des cas). Pour les formes cutanéomuqueuses strictes, l’application locale de dermocorticoïdes est recommandée ; elle est associée à un traitement de fond par antipaludéens de synthèse. La photoprotection et le sevrage tabagique sont des mesures essentielles.
Pour en savoir plus
Mekinian A, Fain O. Lupus érythémateux systémique. Rev Prat Med Gen 2018;32(995):99-102.

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