La place de l’imagerie dans le diagnostic et la prise en charge des rhumatismes microcristallins est grandissante, avec l’avènement de moyens d’imagerie que sont l’échographie et, plus récemment, le scanner double énergie (DECT). Se pose la question de la place actuelle de ces techniques dans la goutte, dans le rhumatisme à dépôts de cristaux de pyrophosphate de calcium (PPCD) et dans le rhumatisme à cristaux de phosphate de calcium basique (PCB). 

Dans la goutte, l’échographie et le DECT ont une place établie dans le diagnostic en permettant l’identification directe de dépôts articulaires et périarticulaires de cristaux d’urate monosodique (UMS). Le DECT pourrait permettre également la détection de dépôts viscéraux. L’évaluation initiale puis le suivi des volumes de cristaux d’UMS en imagerie peuvent permettre de prédire l’activité inflammatoire de la goutte, la morbi-mortalité, et la dissolution des stocks de cristaux. 

L’échographie a une place établie dans le diagnostic des rhumatismes microcristallins calciques ; la place du DECT reste, elle, à définir. Le DECT peut aider à différencier les types de dépôts calciques (PPCD et PCB) mais, pour l’heure, cela n’a pas permis d’améliorer les performances diagnostiques par rapport au scanner conventionnel, ni trouvé d’application dans le suivi.

Tristan Pascart, service de rhumatologie, hôpital Saint-Philibert, groupement hospitalier de l’Institut catholique de Lille, université catholique de Lille, France

22 mars 2022