Parmi les troubles respiratoires nocturnes, le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (Saos) est le plus fréquent (environ 5 % de la population générale) et augmente avec l’âge.Le traitement du Saos a un impact modeste sur la pression artérielle (PA) : baisse d’environ 2 mmHg des pressions systolique et diastolique, avec des réductions plus marquées chez les patients traités par pression positive continue (PPC). La comparaison avec les traitements usuels de l’hypertension artérielle (HTA) montre la nécessité de combiner des traitements pharmacologiques en plus de la suppression des apnées par la PPC. Le Saos est considéré aujourd’hui comme une cause d’HTA secondaire, un facteur de risque « modifiable » et une cause d’HTA résistante. L’impact du traitement du Saos sur la morbi-mortalité cardiovasculaire a fait l’objet d’études de cohorte et de plusieurs essais randomisés testant l’intérêt de la PPC. Celle-ci réduit significativement le ronflement et la somnolence diurne excessive et améliore la qualité de vie. Cependant, l’impact sur la morbi-mortalité cardiovasculaire, en prévention primaire ou secondaire, reste limité. Concernant les complications métaboliques du Saos, les effets du traitement par PPC sur le contrôle glycémique sont inconstants. Seule une association perte de poids-PPC est susceptible d’améliorer l’insulinorésistance. En revanche, des études ont montré la réduction de la somnolence diurne excessive par l’utilisation de la PPC. Par ailleurs, le premier traitement des apnées au cours de l’insuffisance cardiaque consiste à optimiser la prise en charge cardiaque. Enfin, l’obésité est un facteur favorisant, car elle en facilite la survenue et l’aggravation.
Patrick Lévy, université Grenoble Alpes, laboratoire HP2, Inserm U1300, CHU Grenoble Alpes, Grenoble, France
28 février 2023