L’incontinence urinaire de l’enfant, le plus souvent d’origine fonctionnelle, est explorée par l’interrogatoire et l’examen clinique, à la recherche de causes urologiques ou neurologiques sous-jacentes. L’échographie rénale et vésicale est recommandée. Le bilan urodynamique n’est pas systématique. Les mesures hygiéno-diététiques et le traitement de la constipation constituent la première étape de la prise en charge. Selon le type d’incontinence, un traitement médicamenteux, la rééducation périnéale, des mesures comportementales ou la stimulation du nerf tibial postérieur peuvent être proposés.
L’incontinence urinaire de l’enfant et de l’adolescent est une cause fréquente de consultation pédiatrique. Elle fait partie des troubles du bas appareil urinaire, qui regroupent des troubles du stockage ou de la vidange des urines selon le mécanisme.1 Ces troubles sont considérés comme pathologiques à partir de l’âge de 5 ans, en prenant en compte le niveau de développement de l’enfant et les troubles du comportement associés.1 L’incontinence est définie comme une fuite involontaire d’urine au moins une fois par mois (de jour ou de nuit) pendant trois mois. Les causes sont variées, avec des origines urologiques ou neurologiques à rechercher précisément à l’interrogatoire et à l’examen clinique. Des facteurs génétiques, démographiques, environnementaux et comportementaux entrent en jeu.2
On estime que la prévalence de l’incontinence urinaire diurne est de 7 à 10 % chez les enfants de 5 à 13 ans.1 En Allemagne, à 7 ans, 10 % des enfants ont une incontinence nocturne, 6 % ont une incontinence diurne.3 Une étude française a montré que la prévalence de l’énurésie nocturne primaire monosymptomatique est de 3,2 % chez les 5 à 14 ans et de 4,1 % chez les 5 à 10 ans, avec un sexe-ratio (garçons/filles) de 3.3
L’amélioration spontanée des trou-bles est de 15 % par an, mais ils peu-vent persister à l’adolescence.4
On estime que la prévalence de l’incontinence urinaire diurne est de 7 à 10 % chez les enfants de 5 à 13 ans.1 En Allemagne, à 7 ans, 10 % des enfants ont une incontinence nocturne, 6 % ont une incontinence diurne.3 Une étude française a montré que la prévalence de l’énurésie nocturne primaire monosymptomatique est de 3,2 % chez les 5 à 14 ans et de 4,1 % chez les 5 à 10 ans, avec un sexe-ratio (garçons/filles) de 3.3
L’amélioration spontanée des trou-bles est de 15 % par an, mais ils peu-vent persister à l’adolescence.4
Différents sous-types d’incontinence
L’incontinence urinaire peut être continue ou intermittente (fig. 1 ) ; lorsqu’elle est intermittente, elle peut être diurne (incontinence diurne) ou nocturne (lors des périodes de sommeil : c’est l’énurésie). L’énurésie est donc spécifiquement liée au sommeil. Elle peut être monosymptomatique (isolée) ou non monosymptomatique si elle est associée à d’autres troubles de la miction.
Il faut également différencier les troubles primaires (l’enfant n’a jamais été propre) des troubles secondaires (si une période sèche de plus de six mois a déjà eu lieu).4 Ces différences n’impliquent pas les mêmes causes ni les mêmes thérapeutiques. L’énurésie est considérée comme fréquente lorsque les épisodes surviennent plus de quatre fois par semaine.
Il faut également différencier les troubles primaires (l’enfant n’a jamais été propre) des troubles secondaires (si une période sèche de plus de six mois a déjà eu lieu).4 Ces différences n’impliquent pas les mêmes causes ni les mêmes thérapeutiques. L’énurésie est considérée comme fréquente lorsque les épisodes surviennent plus de quatre fois par semaine.
Interrogatoire poussé
L’interrogatoire doit être structuré pour tout type d’incontinence ; il doit préciser :
La question des relations sexuelles est discutée avec l’adolescent ou l’adolescente seul(e) lors de l’examen clinique, tout comme la question des érections matinales, de l’éjaculation et de la masturbation.
- les antécédents personnels de l’enfant (chirurgies, posthectomie pour les garçons, développement psychomoteur, troubles du neurodéveloppement connus, troubles du sommeil, obésité) et les antécédents familiaux (notamment d’énurésie primaire) ;
- les antécédents d’infections urinaires hautes (pyélonéphrites aiguës) ou basses (cystites) et germes rencontrés ;
- l’âge d’apparition de l’incontinence ;
- la fréquence de l’incontinence, le nombre de mictions par jour, le volume des mictions et la prise hydrique grâce au catalogue ou au calendrier mictionnel. Un nombre quotidien de mictions inférieur à trois, ou supérieur ou égal à huit, est considéré comme anormal ;4
- le mécanisme des fuites : à l’effort (course, rire, toux) ou sur urgenturie (délai de sécurité) ;
- la présence d’une dysurie, qui correspond à la nécessité de pousser pour obtenir une miction, jet urinaire en plusieurs temps ;
- l’existence d’une constipation, selon les critères de Rome IV.5
La question des relations sexuelles est discutée avec l’adolescent ou l’adolescente seul(e) lors de l’examen clinique, tout comme la question des érections matinales, de l’éjaculation et de la masturbation.
Examen clinique à la recherche d’anomalies
L’examen clinique doit s’intéresser plus spécifiquement à la présence d’anomalies neuro-orthopédiques, à la recherche d’une cause neurologique (asymétrie des pieds, inégalité de longueur des membres inférieurs), à la qualité de la mar-che et, s’il existe un déficit de commande des membres inférieurs, à l’analyse des réflexes ostéotendineux et de la sensibilité des membres inférieurs. Le bilan neuro-orthopédique permet d’identifier les pathologies médullaires congénitales notamment (lipome du cône non diagnostiqué), rarement une tumeur compressive intracanalaire ou une pathologie acquise inflammatoire (sclérose en plaques, myélite). Une scoliose doit être recherchée.
L’observation du pli interfessier recherche un stigmate cutané évocateur de dysraphisme fermé.
La palpation abdominale permet de confirmer ou d’infirmer la présence d’une stase stercorale.
L’examen du périnée permet d’éliminer une sténose du méat urétral chez le garçon, des anomalies morphologiques du périnée, d’évaluer l’écoulement des urines si l’incontinence est continue, si la contraction du périnée est possible, et d’évaluer le tonus anal. L’examen du périnée n’est pas obligatoire à la première consultation et doit s’adapter au contexte.
L’observation du pli interfessier recherche un stigmate cutané évocateur de dysraphisme fermé.
La palpation abdominale permet de confirmer ou d’infirmer la présence d’une stase stercorale.
L’examen du périnée permet d’éliminer une sténose du méat urétral chez le garçon, des anomalies morphologiques du périnée, d’évaluer l’écoulement des urines si l’incontinence est continue, si la contraction du périnée est possible, et d’évaluer le tonus anal. L’examen du périnée n’est pas obligatoire à la première consultation et doit s’adapter au contexte.
Catalogue mictionnel, en pratique
Le catalogue mictionnel est un outil clinique utile. Sur deux jours non consécutifs, l’enfant rapporte ces informations avec l’aide de sa famille : l’horaire des mictions, leurs volumes et la présence de fuites. Pour la nuit, l’enfant relève sur sept nuits consécutives les épisodes d’incontinence et le volume approximatif d’urine qu’ils représentent (déborde du pyjama, lit mouillé ou poids des protections).4
Des causes multiples
Causes urologiques
Les mictions vaginales sont relativement fréquentes chez les filles : pour des raisons anatomiques et de positionnement aux toilettes, l’urine reflue dans le vagin et occasionne une incontinence après la miction. Le positionnement sur les toilettes dos droit, jambes écartées avec les vêtements bien abaissés, ou la toux en fin de miction, permet d’éviter ce reflux.6
Les malformations urologiques sont rares et souvent de diagnostic anténatal.
Les reflux vésico-urétéraux sont les plus fréquents, souvent diagnostiqués en contexte infectieux.
Les valves de l’urètre postérieur, uniquement chez les garçons, sont rarement diagnostiquées après la période néonatale.
Une incontinence constante chez une fille doit faire évoquer une implantation ectopique de l’uretère et se diagnostique grâce à une échographie rénale et vésicale ou à une cystographie rétrograde.
L’incontinence isolée au rire est rare chez l’enfant, et semble plus fréquent chez la famille et doit faire rechercher d’autres symptômes urinaires associés.7
Les malformations urologiques sont rares et souvent de diagnostic anténatal.
Les reflux vésico-urétéraux sont les plus fréquents, souvent diagnostiqués en contexte infectieux.
Les valves de l’urètre postérieur, uniquement chez les garçons, sont rarement diagnostiquées après la période néonatale.
Une incontinence constante chez une fille doit faire évoquer une implantation ectopique de l’uretère et se diagnostique grâce à une échographie rénale et vésicale ou à une cystographie rétrograde.
L’incontinence isolée au rire est rare chez l’enfant, et semble plus fréquent chez la famille et doit faire rechercher d’autres symptômes urinaires associés.7
Causes neurologiques, rares mais graves
L’innervation de la vessie est complexe et implique de multiples structures neurologiques centrales et périphériques. Ces structures assurent la coordination nécessaire à son bon fonctionnement : lors de la miction, contraction du détrusor et relâchement du sphincter urétral, inhibition du détrusor et contraction du sphincter urétral à la phase de remplissage.
Les causes aiguës (tumeur médullaire, myélites inflammatoires et infectieuses) sont rares et souvent associées à des symptômes neurologiques.
Les dysraphismes spinaux sont découverts en période néonatale sur des stigmates cutanés le plus souvent.
Les filums lipomateux (fig. 2 ) peuvent être découverts plus tardivement, l’incontinence urinaire en est un symptôme possible. La malformation médullaire est confirmée par une imagerie par résonance magnétique (IRM), la moelle peut se terminer sous le plateau inférieur de L2 (moelle dite basse et attachée). En cas de symptôme associé (constipation, atteinte orthopédique des membres inférieurs), les recommandations sont de sectionner chirurgicalement ce filum.8
Le dysraphisme spinal doit être pris en charge par une équipe spécialisée.
Les causes aiguës (tumeur médullaire, myélites inflammatoires et infectieuses) sont rares et souvent associées à des symptômes neurologiques.
Les dysraphismes spinaux sont découverts en période néonatale sur des stigmates cutanés le plus souvent.
Les filums lipomateux (
Le dysraphisme spinal doit être pris en charge par une équipe spécialisée.
Incontinences dites « fonctionnelles »
La plupart des enfants avec une incontinence n’ont ni anomalie urologique ni anomalie neurologique sous-jacente. Celles-ci doivent néanmoins être éliminées.
Ces incontinences sont alors qualifiées de fonctionnelles et peuvent être en lien avec de multiples facteurs dont la mise en évidence n’est pas toujours facile.
Les causes psychologiques doivent être évoquées avec prudence, mais ne peuvent être niées dans certains contextes.
Le retentissement de l’incontinence peut aussi aggraver des troubles psychologiques préexistants et altérer la qualité de vie.9,10
Au-delà de l’aspect psychologique, les troubles du neurodéveloppement, de plus en plus souvent diagnostiqués et pouvant être dépistés par questionnaire,11 peuvent avoir comme porte d’entrée les troubles mictionnels.12 Il s’agit le plus fréquemment de troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), de troubles modérés du spectre de l’autisme (TSA) et parfois d’autres troubles associés (praxies, coordination, langage, troubles des apprentissages).
Une évaluation neuropsychologique est conseillée lorsqu’il existe, de manière concomitante, des difficultés scolaires, des troubles relationnels, une anxiété importante et un retentissement personnel et familial. Cette évaluation permet à la fois d’interroger le fonctionnement familial et cognitif de l’enfant et d’adapter la prise en charge (traitements médicamenteux, thérapie cognitive et comportementale, thérapies familiales).12
Ces incontinences sont alors qualifiées de fonctionnelles et peuvent être en lien avec de multiples facteurs dont la mise en évidence n’est pas toujours facile.
Les causes psychologiques doivent être évoquées avec prudence, mais ne peuvent être niées dans certains contextes.
Le retentissement de l’incontinence peut aussi aggraver des troubles psychologiques préexistants et altérer la qualité de vie.9,10
Au-delà de l’aspect psychologique, les troubles du neurodéveloppement, de plus en plus souvent diagnostiqués et pouvant être dépistés par questionnaire,11 peuvent avoir comme porte d’entrée les troubles mictionnels.12 Il s’agit le plus fréquemment de troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), de troubles modérés du spectre de l’autisme (TSA) et parfois d’autres troubles associés (praxies, coordination, langage, troubles des apprentissages).
Une évaluation neuropsychologique est conseillée lorsqu’il existe, de manière concomitante, des difficultés scolaires, des troubles relationnels, une anxiété importante et un retentissement personnel et familial. Cette évaluation permet à la fois d’interroger le fonctionnement familial et cognitif de l’enfant et d’adapter la prise en charge (traitements médicamenteux, thérapie cognitive et comportementale, thérapies familiales).12
Examens complémentaires
Échographie rénale et vésicale en cas d’incontinence diurne
Une échographie rénale et vésicale est conseillée en cas d’incontinence diurne, à la recherche d’anomalies morphologiques de l’arbre urinaire :
- recherche de dilatation du haut appareil (uretères, pyélique, pyélocaliciel) secondaire à une hyperpression vésicale ;
- calcul du volume vésical par rapport à la capacité vésicale totale : CVT (en mL) = (âge en années + 1) × 30) ;
- calcul du résidu post-mictionnel : anormal entre 4 et 6 ans si supérieur à 30 mL ou 21 % de la CVT ; entre 7 et 12 ans si supérieur à 20 mL ou 10 % de la CVT ;4
- estimation de l’épaisseur de la paroi vésicale, mais celle-ci dépend du remplissage de la vessie et il n’existe pas de norme pédiatrique.4
Bilan urodynamique
Le bilan urodynamique (BUD) est un examen invasif, non systématique, dont l’indication doit répondre à une question précise. Il permet d’évaluer la phase de remplissage et de vidange de la vessie.12
Le BUD débute, après l’analyse du catalogue mictionnel, par une débitmétrie réalisée sur une chaise percée si l’enfant a acquis la propreté. Cet examen permet plusieurs mesures : le volume uriné, le débit du jet, et, par l’apposition d’électrodes d’électromyogramme collées, un reflet de la contraction périnéale pour évaluer la dyssynergie vésico-sphinctérienne.
Le BUD débute, après l’analyse du catalogue mictionnel, par une débitmétrie réalisée sur une chaise percée si l’enfant a acquis la propreté. Cet examen permet plusieurs mesures : le volume uriné, le débit du jet, et, par l’apposition d’électrodes d’électromyogramme collées, un reflet de la contraction périnéale pour évaluer la dyssynergie vésico-sphinctérienne.
Cystomanométrie
La cystomanométrie mesure les pressions intravésicales et rectales au moyen de sondes, au moment du remplissage de la vessie. Elle confirme une hyperactivité du détrusor par la présence de contractions non inhibées, permet d’évaluer la sensibilité vésicale et de mesurer la compliance du détrusor (rapport du volume infusé sur la variation de pression).Profilométrie
La profilométrie mesure la pression de clôture maximale, reflet de la tonicité des sphincters urétraux.IRM médullaire
Sans qu’il existe de recommandation pédiatrique, la présence d’une incontinence diurne associée à d’autres symptômes (constipation, troubles orthopédiques, scoliose, anomalies à l’examen neurologique), ou son caractère évolutif, incite à la prescription d’une IRM médullaire.
Traitements
Urothérapie, méthodes non chirurgicales et non médicamenteuses
L’urothérapie est un terme utilisé dans la littérature depuis les années 1980 en Suède et aux Pays-Bas, et assez peu en France ; il regroupe les différentes méthodes non chirurgicales et non médicamenteuses pour prendre en charge les troubles du bas appareil urinaire.6 Celles-ci sont fondées sur l’information donnée au patient, les habitudes de vie quotidienne et sur des méthodes cognitives et comportementales principalement, avec de possibles séances en groupe. L’approche pluridisciplinaire est fortement encouragée, en consultation ou en hôpital de jour. Elle inclut aussi, selon le type d’incontinence : la rééducation périnéale, la stimulation du nerf tibial postérieur, les alarmes, le biofeedback (fig. 3 ).
Traitement de l’énurésie à partir de 6 ans
En l’absence de signes d’alerte (troubles mictionnels associés, soif intense), aucun examen complémentaire n’est requis.13 Le traitement est recommandé à partir de l’âge de 6 ans.
Il faut éliminer en premier lieu un trouble du neurodéveloppement, une constipation, des infections urinaires et des signes évocateurs d’apnées du sommeil.
Les mesures hygiéno-diététiques doivent être rappelées.
Les traitements de première ligne sont la desmopressine et l’alarme nocturne.
En deuxième intention, les anticholinergiques peuvent être testés ainsi que des antidépresseurs tricycliques, avec beaucoup de précautions et par des personnes expertes qui ont l’habitude de prescrire ces traitements.
Il faut éliminer en premier lieu un trouble du neurodéveloppement, une constipation, des infections urinaires et des signes évocateurs d’apnées du sommeil.
Les mesures hygiéno-diététiques doivent être rappelées.
Les traitements de première ligne sont la desmopressine et l’alarme nocturne.
En deuxième intention, les anticholinergiques peuvent être testés ainsi que des antidépresseurs tricycliques, avec beaucoup de précautions et par des personnes expertes qui ont l’habitude de prescrire ces traitements.
Prise en charge de la constipation
La prise en charge de la constipation est essentielle et doit précéder les différentes interventions. Elle commence par une routine de présentation aux toilettes pendant cinq minutes, les genoux légèrement surélevés par rapport au bassin (le relâchement des muscles du plancher pelvien diminue la résistance d’évacuation du rectum et de la vessie) [fig. 4 ], quinze à trente minutes après le repas (mise en jeu du réflexe gastrocolique). Ces mesures doivent être associées à des recommandations de santé publique : pratiquer un exercice physique régulier, avoir une alimentation équilibrée et des apports hydriques standard.14
Peu de médicaments disponibles
L’oxybutynine (dès 3 ans) est le seul traitement anticholinergique à avoir une autorisation de mise sur le marché (AMM) pédiatrique, avec le chlorure de trospium (à partir de 12 ans). Ils sont prescrits en cas d’hyperactivité clinique ou urodynamique. L’effet indésirable principal est la sècheresse des muqueuses.
La desmopressine (pour les plus de 6 ans) est indiquée dans l’énurésie primaire monosymptomatique,13 quotidienne, avec d’importants volumes urinés la nuit. Les boissons doivent être impérativement arrêtées une heure avant la prise du traitement au coucher et pendant huit heures après.
La desmopressine (pour les plus de 6 ans) est indiquée dans l’énurésie primaire monosymptomatique,13 quotidienne, avec d’importants volumes urinés la nuit. Les boissons doivent être impérativement arrêtées une heure avant la prise du traitement au coucher et pendant huit heures après.
Kinésithérapie périnéale
La prise de conscience des muscles du plancher pelvien (contraction versus relaxation) est utilisée pour faciliter la défécation et la vidange complète de la vessie. Le but pour l’enfant est d’internaliser la sensation et de prendre conscience de la vidange complète. Ces sensations peuvent être aidées par des électrodes d’EMG (électromyographie) au niveau périnéal ou anal, ou par des sondes d’échographie avec visualisation du col de la vessie qui s’ouvre et se ferme, et mesure du résidu post-mictionnel.6 Cette possibilité n’est réalisable que pour des enfants ayant des capacités cognitives et sensorimotrices adéquates.
Le biofeedback, avec un retour visuel ou auditif des contractions, peut compléter la technique d’entraînement.
Des essais ont montré l’efficacité de l’entraînement des muscles du plancher pelvien pour les enfants avec dyssynergie vésico-sphinctérienne.15
Le biofeedback, avec un retour visuel ou auditif des contractions, peut compléter la technique d’entraînement.
Des essais ont montré l’efficacité de l’entraînement des muscles du plancher pelvien pour les enfants avec dyssynergie vésico-sphinctérienne.15
Stimulation du nerf tibial postérieur
La neurostimulation du nerf tibial postérieur est utilisée lorsque les premières mesures ont été inefficaces. Le mécanisme physiopathologique exact n’est pas bien connu. Ce procédé est utilisé depuis les années 1980, probablement influencé par la médecine chinoise.16 L’idée est que la stimulation d’un nerf périphérique modifie les voies afférentes et efférentes entre le cerveau, le tronc cérébral et la vessie, et permet une meilleure continence vésicale et la diminution des symptômes d’hyperactivité (urgenturies, pollakiurie).
Les électrodes sont disposées sur la face interne de la cheville, avec des impulsions d’une fréquence de 10 à 25 Hz. Le programme choisi sur l’appareil, la localisation des électrodes, la durée doivent être renseignés précisément auprès des patients et de leur famille pour une efficacité optimale. L’action de ce type de stimulation a été prouvée pour les incontinences avec urgenturies et les vessies hyperactives.6 La stimulation au niveau du troisième foramen sacré est aussi possible, ainsi que la stimulation invasive percutanée sur ces deux sites.
Les électrodes sont disposées sur la face interne de la cheville, avec des impulsions d’une fréquence de 10 à 25 Hz. Le programme choisi sur l’appareil, la localisation des électrodes, la durée doivent être renseignés précisément auprès des patients et de leur famille pour une efficacité optimale. L’action de ce type de stimulation a été prouvée pour les incontinences avec urgenturies et les vessies hyperactives.6 La stimulation au niveau du troisième foramen sacré est aussi possible, ainsi que la stimulation invasive percutanée sur ces deux sites.
Cathétérismes intermittents propres
Pour les patients avec une vessie neurologique hyperactive à haute pression, hypo-active ou rétentionniste, les cathétérismes intermittents propres, ou sondages urinaires (à réaliser cinq fois par jour au minimum), sont recommandés pour acquérir une continence urinaire et protéger le haut appareil. Un bilan urodynamique doit précéder cette indication. L’apprentissage de l’autosoin est possible dès 7 à 8 ans avec une meilleure tolérance et plus d’autonomie, l’hétérosoin est possible dès le plus jeune âge. L’objectif est que le soin soit rendu facile au quotidien en réalisant les sondages directement aux toilettes. La longueur et le diamètre des sondes utilisées sont choisis en fonction de l’âge et de la taille de l’enfant.
L’éducation thérapeutique est indispensable pour l’acceptation, la démystification et la tolérance à long terme de cette technique.
L’éducation thérapeutique est indispensable pour l’acceptation, la démystification et la tolérance à long terme de cette technique.
Aspects cognitifs et comportementaux
Les enfants et adolescents avec des troubles du neurodéveloppement ou des troubles psychiatriques sont sujets à l’incontinence, avec une incidence plus élevée que la population générale. Le traitement du trouble aide et doit parfois précéder le traitement de l’incontinence, notamment le traitement par méthylphénidate des enfants avec un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)11 ou la psychothérapie pour des troubles dépressifs et/ou anxieux.
La prise en charge psychologique des enfants avec troubles mictionnels n’est pas standardisée et doit s’adapter à chaque enfant et à sa situation familiale. Si le retentissement des troubles est important au sein de la famille (disputes intrafamiliales, parents désemparés, opposition systématique de l’enfant aux propositions parentales…), socialement (moqueries, incapacité à participer à des voyages scolaires ou festivités entre amis) ou scolairement (fuites à l’école, besoin de se lever de classe pour aller aux toilettes, absentéisme scolaire), une proposition d’entretien et de suivi psychologique est systématique. Il n’existe pas, à notre connaissance, de formation spécifique sur les troubles urinaires de l’enfant, et l’approche doit être pluridisciplinaire en incluant les facteurs médicaux et environnementaux de l’enfant ou de l’adolescent.
Une approche neuropsychologique comportementale peut aussi être intéressante, avec une évaluation préalable.
La prise en charge psychologique des enfants avec troubles mictionnels n’est pas standardisée et doit s’adapter à chaque enfant et à sa situation familiale. Si le retentissement des troubles est important au sein de la famille (disputes intrafamiliales, parents désemparés, opposition systématique de l’enfant aux propositions parentales…), socialement (moqueries, incapacité à participer à des voyages scolaires ou festivités entre amis) ou scolairement (fuites à l’école, besoin de se lever de classe pour aller aux toilettes, absentéisme scolaire), une proposition d’entretien et de suivi psychologique est systématique. Il n’existe pas, à notre connaissance, de formation spécifique sur les troubles urinaires de l’enfant, et l’approche doit être pluridisciplinaire en incluant les facteurs médicaux et environnementaux de l’enfant ou de l’adolescent.
Une approche neuropsychologique comportementale peut aussi être intéressante, avec une évaluation préalable.
Symptôme fréquent de causes multiples
L’incontinence urinaire de l’enfant est un symptôme fréquent qui peut révéler de multiples causes. L’interrogatoire, l’examen clinique, un catalogue mictionnel bien conduits permettent d’évaluer la situation et le retentissement de l’incontinence. La réalisation d’une échographie rénale et vésicale est quasi systématique, un bilan urodynamique doit être discuté selon la cause et les traitements mis en place. Les mesures hygiéno-diététiques (rythme mictionnel, apports hydriques et traitement de la constipation) sont des prérequis essentiels aux autres thérapeutiques. L’aspect neurodéveloppemental est à prendre en compte et sa prise en charge fait partie intégrante du traitement.
Références
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3. Étude des laboratoires Ferring en partenariat avec la société TNS Healthcare [Sofres] dans le rapport d’avril 2007 du Pr Haab au ministère de la Santé et des Solidarités.
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7. San ST, Barnes EH, Caldwell PHY. Urinary incontinence during laughter in children: Is it giggle incontinence? J Paediatr Child Health 2021;57(12):1971‑5.
8. Centre de référence maladies rares, C-MAVEM, service de neurochirurgie Necker-Enfants malades. Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS). Lipomes du filum terminal. Prise en charge des lipomes du filum terminal. 2021. Haute Autorité de santé.
9. Von Gontard A. Does psychological stress affect LUT function in children? ICI-RS 2011. Neurourol Urodyns 2012;31(3):344‑8.
10. Equit M, Hill J, Hübner A, von Gontard A. Health-related quality of life and treatment effects on children with functional incontinence, and their parents. J Pediatr Urol 2014;10(5):922‑8.
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