1-Depuis le début de 2020, la pandémie de SARS-CoV-2 a été pourvoyeuse de 6 à 13 millions de décès directement imputables au Covid-19 à travers le monde, mais également de décès indirects (par retard d’accès aux soins, décompensation de pathologies chroniques…) et de complications graves (« Covid long » notamment).
2-Le SARS-CoV-2 est un virus enveloppé à ARN dont le mode de transmission principal est respiratoire. La technique de référence pour le détecter est la RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé. Pour élargir le dépistage, de nouvelles techniques diagnostiques ont été développées (prélèvements salivaires, tests antigéniques…).
3-Des variants ont émergé dès l’été 2020 : les nombreuses mutations de la protéine d’enveloppe Spike (S), qui reconnaît le récepteur ACE2 de la cellule cible et permet l’entrée du virus dans la cellule, sont impliquées dans le franchissement de la barrière d’espèce et l’échappement aux anticorps neutralisants.
4-L’infection par le SARS-CoV-2 est successivement une maladie virale puis une maladie inflammatoire, et sa prise en charge médicale est principalement guidée par la sévérité de l’atteinte respiratoire.
5-L’infection est le plus souvent asymptomatique ou paucisymptomatique, autorisant une prise en charge ambulatoire, sous réserve de mesures d’isolement de cinq à dix jours selon les circonstances.
6-La prophylaxie préexposition par anticorps monoclonaux doit être proposée chaque fois que possible chez les patients immunodéprimés.
7-En l’absence de contre-indication, l’association nirmatrelvir-ritonavir (Paxlovid) est actuellement le traitement curatif oral ambulatoire chez les adultes ne nécessitant pas d’oxygénothérapie et à risque d’évolution vers une forme grave. Pour les patients hospitalisés oxygénorequérants, la corticothérapie, l’anticoagulation et les immunomodulateurs sont les principaux traitements complémentaires.
8-La prise en charge en réanimation des patients atteints d’une forme sévère à critique de Covid-19 comporte une ventilation mécanique protectrice, une sédation, voire une curarisation, et le posturage en décubitus ventral lorsque l’hypoxémie est profonde. Une thromboprophylaxie doit être initiée à la phase aiguë de la maladie à dose plus élevée que dans les syndromes de détresse respiratoire aiguë d’autre origine. Le traitement spécifique repose sur la corticothérapie systémique, éventuellement associée au tocilizumab.
9-À ce jour, 5 vaccins sont autorisés en Europe, 10 sont reconnus par l’Organisation mondiale de la santé et plus de 150 candidats-vaccins sont en développement clinique. Les 5 vaccins utilisés en France font appel à différentes technologies (ARNm, vecteur viral, vaccins protéiques). Les données en vie réelle permettent de conforter les connaissances en matière d’efficacité et de sécurité vaccinales.
10-La lutte contre un virus émergent contraint à réévaluer régulièrement la stratégie adoptée ; l’un des plus grands défis qui subsistent est l’identification des populations les plus vulnérables à la maladie et des moyens les plus efficaces pour les protéger contre des variants qui risquent de remodeler sans cesse le visage clinique de cette infection.