Une équipe de chercheurs de l’université Duke, située en Caroline du Nord (États-Unis), a développé un nouveau vaccin contre les infections urinaires, dont les premiers résultats sur des souris ont été publiés en novembre 2022 dans Science Advances.
Les scientifiques ont isolé trois épitopes présents à la surface de récepteurs protéiques de lignées d’E. coli uropathogènes, afin de limiter l’impact de leur vaccin-candidat sur des souches bactériennes d’E. coli bénignes. Ils ont ensuite créé une matrice de nanofibres peptidiques auto-assemblées dont certaines extrémités portaient ces trois épitopes, tandis que d’autres aidaient à la pénétration du vaccin. Ce type de matrice bardée d’épitopes, vaccin d’un nouveau genre, avait déjà prouvé son efficacité à induire de fortes réponses immunitaires dans de précédents travaux de l’université Duke.
Pour démontrer l’efficacité de leur vaccin, les chercheurs ont administré à des souris saines 8 µL de solution vaccinale sous la langue (N = 5 souris), ou bien un comprimé contenant les composants du vaccin capables de s’auto-assembler en nanofibres peptidiques (N = 10 souris). Immunisées de nouveau après 2, 6 et 8 semaines, les souris ont reçu à la 14e semaine une injection d’E. coli uropathogènes exprimant les trois épitopes choisis par les chercheurs. Parmi les 5 souris témoins, une seule avait survécu 72 heures après injection, contre 12 des 15 souris vaccinées.
Enfin, les scientifiques ont comparé la survie de 10 souris saines prenant des antibiotiques quotidiennement 3 jours avant une infection urinaire en semaine 14, avec celle de 10 souris ayant reçu auparavant la solution de vaccin en sublingual aux semaines 0, 2, 4, 9 et 12. La survie s’est avérée équivalente entre les deux groupes, tandis que le microbiome des souris vaccinées conservait sa diversité, contrairement à celui des souris sous antibiotiques. Les auteurs en déduisent que leur approche est prometteuse pour développer un vaccin efficace et peu coûteux afin de protéger à long terme contre les infections urinaires sans accroître l’antibiorésistance.