1 L’insuffisance cardiaque n’est plus définie comme une maladie homogène mais comme un syndrome hétérogène séparé en trois classes selon le niveau de la fraction d’éjection ventriculaire gauche.
2 Alors que les formes à fraction d’éjection réduite étaient largement majoritaires par le passé, il existe une modification progressive du profil des patients, avec une nette augmentation des formes dites « à fraction d’éjection préservée ».
3 Cette forme à fraction d’éjection préservée est plus difficile à diagnostiquer mais peut être due à des causes particulières indiquant une stratégie thérapeutique ciblée. C’est par exemple le cas de l’amylose cardiaque.
4 L’insuffisance cardiaque induite par les traitements anticancéreux est une complication dont l’incidence croît à la faveur de l’amélioration du pronostic oncologique. Des schémas de dépistage de l’insuffisance cardiaque doivent être débutés chez les ­patients recevant des traitements à risque.
5 Cancer et insuffisance cardiaque partagent de nombreux facteurs de risque croisés, et la proportion de patients qui ont les deux maladies à un moment de leur existence est en constante augmentation. Un suivi spécialisé « cardio-oncologique » peut alors se justifier.
6 De nombreux progrès thérapeutiques vont modifier la prescription à court terme pour les insuffisants cardiaques avec fraction d’éjection réduite. Il n’existe a contrario pas de traitement ayant montré pour l’instant un bénéfice en cas d’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée.
7 Ces nouveautés thérapeutiques compren­nent les inhibiteurs des SGLT2 (glizones), le vériciguat (activateur direct de guanylate ­soluble), les activateurs de myosine cardiaque et le traitement percutané de la fuite mitrale fonctionnelle. Leur effet bénéfique s’additionne au traitement standard avec bloqueurs du système rénine-angiotensine-aldostérone, bêtabloquants, inhibiteurs de néprilysine et diurétiques.
8 De nouveaux algorithmes sont attendus pour positionner chacune de ces nouveautés au sein de la stratégie thérapeutique de l’insuffisance cardiaque.