Comme le risque de transmission du VIH est très faible voire nul lorsque la personne vivant avec le VIH a une charge virale indétectable, un des meilleurs moyens de prévention est un traitement antirétroviral de tous les sujets infectés débuté le plus tôt possible. Il a été démontré que lorsque la charge virale communautaire – c’est-à-dire la charge virale ARN VIH plasmatique moyenne de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH d’une communauté – diminuait, l’incidence des nouvelles infections diminuait parallèlement. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé pour 2020 l’objectif 90-90-90, c’est-à-dire que 90 % des personnes vivant avec le VIH devront avoir connaissance de leur infection, 90 % des personnes vivant avec le VIH dépistées devront être sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes vivant avec le VIH traitées devront avoir une charge virale indétectable, ce qui aboutirait à une proportion de 72 % de personnes vivant avec le VIH ayant une charge virale indétectable. Pour 2030, l’objectif est 95-95-95. Ces objectifs paraissent réalistes dans un pays où la couverture santé est quasi universelle comme la France. Ainsi, en France, en 2013, on estimait que 68 % des personnes vivant avec le VIH avaient une charge virale indétectable. Comme le montrent la figure 1 représentant la cascade de la prise en charge chez les personnes vivant avec le VIH et la figure 2 représentant les temps médians entre chacune des étapes vers la charge virale indétectable pour les différentes catégories de personnes vivant avec le VIH, le principal obstacle résiduel à l’obtention des objectifs reste en France le délai long entre la survenue de l’infection et le diagnostic de celle-ci, ce que l’on appelle l’épidémie cachée.