La crainte est réelle que survienne, après la pandémie de Covid-19, une crise sanitaire indirecte, secondaire aux mesures prises lors des différents confinements. Inquiétudes pour les conditions sociales, pour la santé mentale des Français, pour la santé économique du pays mais inquiétudes également de voir réapparaître des maladies infectieuses jusqu’ici évitées par une prévention vaccinale efficace.
La mise en place de l’obligation vaccinale pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 avait permis d’améliorer les couvertures vaccinales (90,5 % des enfants de 21 mois nés en 2019 ont reçu 3 doses d’hexavalent versus 84,1 % de ceux nés en 2017). Cette augmentation est également notée, et c’est une très bonne nouvelle, pour les vaccinations non concernées par l’obligation (40,7 % des jeunes filles de 15 ans nées en 2005 ont reçu une première dose de vaccin contre le papillomavirus versus 34,9 % de celles nées en 2004).
Mais la pandémie est passée par là, et une étude publiée par EPI-PHARE,* portant sur la dispensation de médicaments remboursés entre mars et septembre 2020, montre une baisse inquiétante de la délivrance des vaccins.1 Par rapport à la même période en 2018 et 2019, la diminution concerne 130 000 doses de vaccins contre les rougeole-oreillons-rubéole, 40 000 doses de penta/hexavalents des nourrissons, 150 000 doses de vaccin antipapillomavirus et 620 000 doses de vaccins antitétaniques !
Comme pour la prise en charge des maladies chroniques (la vente des statines a baissé de 10 % et celle des antiagrégants plaquettaires de 14 %) ou pour le dépistage des infections sexuellement transmissibles (en baisse de 60 % entre février et avril 2020), la prévention vaccinale a pâti du confinement. Les patients ne sortaient plus. Les soignants étaient occupés ailleurs.
Aussi le rattrapage vaccinal est-il une nécessité. Les acteurs de prévention n’ont pas manqué de le promouvoir, notamment en mai, lors de la Semaine européenne de la vaccination. Le calendrier vaccinal 2021 s’en fait le relais en enjoignant « les professionnels de santé à vérifier systématiquement le statut vaccinal de l’ensemble de leurs patients, afin de saisir toute opportunité d’effectuer, le cas échéant, un rattrapage vaccinal ».
L’effervescence autour des vaccins contre la Covid-19 ne doit surtout pas faire oublier la nécessaire prophylaxie contre les autres maladies infectieuses, et les médecins traitants ont ici un rôle majeur à jouer : être le brise-lames de cette énième vague, celle des épidémies de rougeole, de coqueluche, de toutes les maladies à prévention vaccinale, qu’il serait inadmissible de voir déferler !
Ils connaissent leur rôle en la matière, et les inscriptions aux actions de promotion de la vaccination ont augmenté de 54,8 % au premier trimestre 2021 chez tous les professionnels de santé libéraux.
Le contexte actuel (comme toute résurgence d’épidémie) est favorable à l’acceptation des vaccins : on a vu l’engouement pour la vaccination antigrippale l’hiver dernier, et Santé publique France a annoncé que 80 % des personnes interrogées se disent favorables à la vaccination en général (contre 73,9 % en 2019). C’est une belle opportunité à saisir !
La mise en place de l’obligation vaccinale pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018 avait permis d’améliorer les couvertures vaccinales (90,5 % des enfants de 21 mois nés en 2019 ont reçu 3 doses d’hexavalent versus 84,1 % de ceux nés en 2017). Cette augmentation est également notée, et c’est une très bonne nouvelle, pour les vaccinations non concernées par l’obligation (40,7 % des jeunes filles de 15 ans nées en 2005 ont reçu une première dose de vaccin contre le papillomavirus versus 34,9 % de celles nées en 2004).
Mais la pandémie est passée par là, et une étude publiée par EPI-PHARE,* portant sur la dispensation de médicaments remboursés entre mars et septembre 2020, montre une baisse inquiétante de la délivrance des vaccins.1 Par rapport à la même période en 2018 et 2019, la diminution concerne 130 000 doses de vaccins contre les rougeole-oreillons-rubéole, 40 000 doses de penta/hexavalents des nourrissons, 150 000 doses de vaccin antipapillomavirus et 620 000 doses de vaccins antitétaniques !
Comme pour la prise en charge des maladies chroniques (la vente des statines a baissé de 10 % et celle des antiagrégants plaquettaires de 14 %) ou pour le dépistage des infections sexuellement transmissibles (en baisse de 60 % entre février et avril 2020), la prévention vaccinale a pâti du confinement. Les patients ne sortaient plus. Les soignants étaient occupés ailleurs.
Aussi le rattrapage vaccinal est-il une nécessité. Les acteurs de prévention n’ont pas manqué de le promouvoir, notamment en mai, lors de la Semaine européenne de la vaccination. Le calendrier vaccinal 2021 s’en fait le relais en enjoignant « les professionnels de santé à vérifier systématiquement le statut vaccinal de l’ensemble de leurs patients, afin de saisir toute opportunité d’effectuer, le cas échéant, un rattrapage vaccinal ».
L’effervescence autour des vaccins contre la Covid-19 ne doit surtout pas faire oublier la nécessaire prophylaxie contre les autres maladies infectieuses, et les médecins traitants ont ici un rôle majeur à jouer : être le brise-lames de cette énième vague, celle des épidémies de rougeole, de coqueluche, de toutes les maladies à prévention vaccinale, qu’il serait inadmissible de voir déferler !
Ils connaissent leur rôle en la matière, et les inscriptions aux actions de promotion de la vaccination ont augmenté de 54,8 % au premier trimestre 2021 chez tous les professionnels de santé libéraux.
Le contexte actuel (comme toute résurgence d’épidémie) est favorable à l’acceptation des vaccins : on a vu l’engouement pour la vaccination antigrippale l’hiver dernier, et Santé publique France a annoncé que 80 % des personnes interrogées se disent favorables à la vaccination en général (contre 73,9 % en 2019). C’est une belle opportunité à saisir !
* Le groupement d’intérêt scientifique EPI-PHARE constitué fin 2018 par l’Agence nationale de sécurité du médicament et la Caisse nationale d’assurance maladie réalise, pilote et coordonne des études de pharmaco-épidémiologie pour éclairer les pouvoirs publics dans la prise de décision.
Référence
1. ANSM. Usage des médicaments de ville en France durant l’épidémie de Covid-19 : point de situation jusqu’à mi-septembre 2020. 16 mars 2021.