Les troubles de la marche comptent parmi les symptômes les plus invalidants de la maladie de Parkinson. Aux premiers stades de la maladie, la marche des patients est ralentie et la longueur de la marche est raccourcie par rapport à celle des adultes du même âge en bonne santé. Après quelques années, bon nombre des caractéristiques spatiotemporelles modifiées au cours des premiers stades de la maladie progressent bilatéralement, de sorte que l’asymétrie pourrait diminuer et que les mouvements deviendraient plus bradykinétiques avec la progression de la maladie. Des changements posturaux, tels qu’une posture courbée (camptocormie), pourraient également contribuer au déclin de la démarche en en modifiant la cinématique. L’automaticité motrice se détériore davantage, entraînant une fragmentation de la fonction motrice, telle que la défragmentation des virages et des problèmes d’initiation de la démarche. Une congélation de la démarche et une festination peuvent apparaître, et les patients ont un risque accru de chute à ce stade. La physiopathologie de ces troubles, responsables de chutes et de perte d’autonomie, est complexe. Les données précliniques tendent à démontrer un effet symptomatique favorable voire neuroprotecteur de l’exercice physique intense et précoce dans la maladie de Parkinson. Différentes approches thérapeutiques complémentaires pour leur prise en charge sont disponibles : physiothérapie, traitements médicamenteux, neurostimulation cérébrale et médullaire sont en cours d’évaluation.

Caroline Moreau, pôle neurosciences et appareil locomoteur, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille

29 octobre 2019

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