Depuis le début des années 2010, les technologies numériques ont trouvé de nombreuses applications en cardiologie. La médecine connectée, ou santé digitale qui en résulte, utilise les technologies de l’information et de la communication pour colliger, partager et analyser les données médicales, dans le but d’améliorer la santé des patients. La fibrillation atriale, qui est l’arythmie la plus fréquente (600 à 700 cas pour 100 000 habitants en Europe), est une grande pourvoyeuse de complications emboliques (AVC inaugural dans 25-40 % des cas) et d’insuffisance cardiaque. Dans plus d’un tiers des cas (34 %), elle est cependant asymptomatique, avec une surmortalité de 2,96 % ; ces technologies ont grandement facilité son diagnostic. Les outils de dépistage reposent sur l’électrocardiogramme (ECG) : capture d’une ligne de l’ECG et Holter prolongé ; la photopléthysmographie ; l’oscillométrie ; les montres connectées ; les enregistreurs sous-cutanés permettant d’analyser les événements de haute fréquence atriale des appareils intracardiaques implantés ou la charge en fibrillation. Ces technologies, sous contrôle médical, possèdent un fort pouvoir diagnostique et exercent une réelle influence sur la prise en charge thérapeutique. L’intelligence artificielle augmente nettement la puissance diagnostique des technologies classiques et influencera considérablement les processus de décision, dans un avenir proche.Nadir Saoudi, service de cardiologie, centre hospitalier Princesse-Grâce, Monaco
7 décembre 2021