Alors que la maladie d’Alzheimer concernerait environ 1 million de personnes en France selon la Fondation Vaincre Alzheimer, les options pharmacologiques contre cette neurodégénérescence sont peu efficaces.Parmi les approches non pharmacologiques, la stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) a déjà montré de bons résultats, mais pèche par le peu de patients inclus dans les études et par le manque de protocoles précis. La rTMS se définit par l’émission (indolore) dans le cerveau d’impulsions magnétiques répétées, envoyées dans certaines régions pour en reconfigurer l’activité électrique.Afin d’apporter des données plus robustes, des médecins coréens ont mené un essai randomisé en simple aveugle comparant un protocole précis de rTMS au même protocole placebo (sans stimulation magnétique effective). Les 30 participants étaient âgés de 55 ans à 90 ans (moyenne = 69,8 ans ; 60 % de femmes), avec à l’inclusion un diagnostic de maladie d’Alzheimer au stade débutant (déficit cognitif léger) ; 18 patients ont été inclus dans le bras traité, 12 dans le bras placebo.La procédure de rTMS employée stimulait une région dans la zone pariétale gauche, choisie patient par patient sur la base de la connectivité cérébrale en imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle. Chaque stimulation comportait 40 trains d’impulsions appliquées une fois par jour cinq jours par semaine, pendant quatre semaines. Pour s’assurer de stimuler de la même manière chaque patient d’une séance à l’autre, les chercheurs ont employé l’impression 3D pour aligner la bobine de rTMS avec la région à stimuler.Le critère de jugement principal était le changement de l’Adas-Cog (AD Assessment Scale-Cognitive Subscale test) – qui augmente quand l’état cognitif empire – huit semaines après l’inclusion, soit quatre semaines après la fin du traitement. Les critères secondaires comprenaient le score de démence CDR-SOB (Clinical Dementia Rating-Sum of Boxes) et le score cognitif S-IADL (Seoul-Instrumental Activities of Daily Living).Les résultats, publiés en mai 2024 dans le JAMA Network Open, sont favorables à la rTMS : l’Adas-Cog diminue significativement dans le bras traité (changement par rapport à l’inclusion = - 5,2 ; p-value = 0,002). De même, les scores CDR-SOB et S-IADL indiquent une amélioration significative dans le groupe traité par rapport au groupe placebo. Enfin, la procédure a été bien tolérée, sans événements indésirables rapportés. Pour les auteurs, malgré la faible taille de l’échantillon, ces résultats montrent que la rTMS a des effets cognitifs positifs chez les malades, ce qui permet de considérer cette technique comme une thérapie potentielle.

Références
JAMA NET OPEN 2024;7(5):E249220. Jung YH, Jang H, Park S, et al. Effectiveness of personalized hippocampal network–targeted stimulation in Alzheimer disease: A randomized clinical trial.PMID : 38709534