Les infections urinaires acquises en voyageant sont particulièrement communes quand la destination est un pays en développement, et la diarrhée du voyageur pourrait faciliter ces infections, d’après une récente étude prospective publiée dans Travel Medicine and Infectious Disease.

La « tourista », ou diarrhée du voyageur, touche 10 à 40 % des voyageurs – une proportion variable selon le pays visité et la durée du séjour – et se définit par au moins trois émissions de selles molles ou liquides par jour à l’occasion d’un séjour à l’étranger, ou dans les jours suivant le retour. Elle est souvent d’origine bactérienne. Des précautions limitent les contaminations : éviter l’eau du robinet, les aliments crus, la nourriture vendue dans la rue… Des recommandations « tue-l’amour » pour l’immersion locale… mais justifiées.

De fait, même bénigne, la tourista favorise le développement d’une infection urinaire. C’est ce qu’ont révélé deux chercheuses finlandaises dans une publication parue en avril dans Travel Medicine and Infectious Disease. Dans cette étude prospective regroupant 517 Finlandais, des personnes s’apprêtant à voyager plus de 4 jours hors de Scandinavie ont rempli un premier questionnaire de santé avant leur départ, un deuxième questionnaire 6 jours après leur retour, et enfin un troisième 3 à 5 semaines après leur retour.

À partir des données du deuxième questionnaire, les chercheuses ont évalué que 15 des volontaires (2,9 % de la cohorte), tous voyageant dans un pays en développement, avaient eu une infection urinaire durant leur voyage, une proportion 5 fois plus importante qu’en population générale. En parallèle, 353 sujets avaient eu la tourista (68,3 %). Les voyageurs atteints d’infection urinaire avaient tous eu la tourista – et des trois personnes ayant enregistré la date de début des symptômes pour les deux infections, aucune n’avait eu l’infection urinaire avant la diarrhée. Les chercheuses en concluent que la tourista est un facteur de risque prédisposant aux infections urinaires (odds ratio = 9,2 ; P = 0,011), probablement parce que la diarrhée facilite l’accès des bactéries intestinales (dont certaines causent les infections urinaires) à l’urètre.

Pour en savoir plus
Patjas A, Kantele A. International travel and travelers’ diarrhea – Increased risk of urinary tract infection. Travel Medicine and Infectious Disease, 18 avril 2022.

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