Le Covid long concernerait environ 6 % des personnes infectées par le SARS-CoV- 2, selon le Global Burden of Disease . Parmi ces symptômes persistant 3 mois après l’infection, les plus fréquents sont : une fatigue parfois sévère, des troubles neurologiques (cognitifs, sensoriels, céphalées) ou cardiothoraciques (douleurs et oppressions thoraciques, tachycardie, dyspnée, toux) et des troubles de l’odorat et du goût.
Si leur prise en charge est actuellement symptomatique, d’autres traitements sont à l’étude (anticorps, naltrexone, metformine, Paxlovid…). Une étude parue en mars dans le JAMA rapportait en outre que le fait d’avoir été précédemment vacciné contre le Covid réduisait de 40 % le risque de développer un Covid long ensuite. Mais cette étude n’évaluait pas l’effet de la vaccination effectuée lorsque le Covid long est déjà installé.
Des chercheurs canadiens se sont donc intéressés à l’effet qu’une vaccination anti-Covid pouvait avoir lorsqu’elle était effectuée au cours du Covid long et non en prévention. Les résultats de leur étude prospective observationnelle viennent de paraître dans l’International Journal of Infectious Diseases .
Les auteurs ont recruté, entre février et septembre 2021, 83 patients ayant été infectés par le SARS-CoV- 2 et qui avaient un diagnostic de Covid long selon les critères de l’OMS (symptômes présents 3 mois après la phase aiguë de l’infection, non expliqués par un autre diagnostic, et persistant au moins pendant 2 mois). Ils étaient recrutés entre 3 et 6 mois après l’infection, et suivis à 12 et à 24 mois.
Parmi eux, 44 n’avaient pas encore eu le vaccin au moment de l’inclusion, tandis que le reste avaient déjà reçu soit une soit deux doses. Les chercheurs ont effectué des analyses transversales, comparant les vaccinés au non vaccinés, et longitudinales, comparant les personnes avant et après avoir reçu le vaccin. Ces comparaisons portaient sur le tableau clinique du Covid long (nombre de symptômes, organes touchés, scores de qualité de vie autoévaluée), mais aussi sur des aspects biologiques comme des marqueurs inflammatoires. À chaque visite, les participants étaient interrogés sur la présence de 49 symptômes associés au Covid long – les plus fréquemment rapportés étant la fatigue (82 %), les troubles de la concentration (47 %) et de la mémoire (40 %), les céphalées (33 %) et la dyspnée (32 %).
#Les patients vaccinés avaient moins de symptômes et de marqueurs inflammatoires
L’analyse transversale montre que les participants vaccinés avaient moins de symptômes (4,84 ± 3,59) que les non-vaccinés (6,64 ± 3,79 ; p = 0,005), une différence considérée significative. Les organes touchés étaient aussi moins nombreux dans le premier groupe (2,41 ± 1,17 versus 3,18 ± 1,12 ; p = 0,001).
L’analyse longitudinale indique que les patients avaient significativement moins de symptômes après avoir été vaccinés (3,92 ± 4,02 vs 6,56 ± 3,1 avant la vaccination ; p < 0,001), avec moins d’organes impliqués (1,89 ± 1,12 vs 3,19 ± 1,04 avant la vaccination ; p < 0,001). Ils avaient aussi un meilleur score de qualité de vie après la vaccination. Globalement, 78 % des participants ont rapporté une amélioration après avoir été vaccinés. Par ailleurs, les analyses biologiques ont révélé que 16 cytokines et chimiokines diminuaient significativement après la vaccination, et les auteurs ont décelé une corrélation positive entre cette diminution et celle des symptômes de Covid long chez ces participants. Cette corrélation était encore plus prononcée chez ceux ayant reçu deux doses de vaccin.
Les auteurs en concluent que la diminution des marqueurs inflammatoires suivant la vaccination anti-Covid chez des patients atteints de Covid long a pu contribuer à l’amélioration de leur état, mais davantage d’études sur un échantillon plus large sont nécessaires pour confirmer ces résultats.