L’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (allo-CSH) est une thérapeutique curative pour de nombreuses hémopathies malignes et non malignes. L’identification d’un donneur de cellules souches compatible a toujours représenté une barrière majeure à l’accès à l’allo-CSH. L’avènement des allogreffes dites haplo-identiques représente un véritable tournant dans ce domaine dans la mesure où il ouvre des perspectives de traitement à la majorité des malades en attente d’une allo-CSH en l’absence d’un donneur HLA compatible ou non familial. Historiquement, la prophylaxie et le traitement de la réaction du greffon contre l’hôte (GvHD) après allo-CSH ont été un défi majeur dans ce contexte particulier de mésappariement HLA majeur. Deux techniques principales ont été développées : la déplétion du greffon en lymphocytes T (TCD) ex vivo qui n’a pas connu beaucoup de succès du fait de la complexité de la procédure, et plus récemment l’haplo-allo-CSH dite « non manipulée » grâce à l’utilisation de fortes doses de cyclophosphamide. Ces greffes familiales haplo-identiques augmentent actuellement rapidement en nombre, du fait de l’introduction systématique du cyclophosphamide post-transplantation, avec des résultats encourageants dans la plupart des centres.La question majeure est d’explorer prospectivement l’allo-CSH haplo-identique avec d’autres sources de donneurs, notamment les donneurs non familiaux. La prise en charge des complications et les traitements d’entretien en post-allogreffe permettraient à l’évidence d’améliorer le devenir des patients et la généralisation de ce type de greffe.
Mohamad Mohty, hématologie clinique et thérapie cellulaire, AP-HP, hôpital Saint-Antoine, Paris, France
10 mai 2022