La lamotrigine est indiquée dans la prise en charge de l’épilepsie et des troubles bipolaires. Bien que rarement, elle peut provoquer des éruptions cutanées graves, voire mortelles : syndromes de Stevens-Johnson, de Lyell (ou nécrolyse épidermique toxique) et du Dress (syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques). Ces effets indésirables apparaissent généralement dans les 2 premiers mois de traitement.
Il faut prévenir les patients qu’ils doivent consulter immédiatement en cas d’apparition de symptômes : éruption cutanée ou rougeur, fièvre, symptômes pseudogrippaux, gonflement du visage, apparition de ganglions, irritation de la bouche ou des yeux, bleus ou saignements inattendus, gorge douloureuse.
Conduite à tenir par les soignants
Pour minimiser le risque d’apparition d’éruptions cutanées graves, l’ANSM a élaboré des recos à destination des professionnels de santé.
- En monothérapie, respecter la titration nécessaire pendant les 4 premières semaines de traitement.
- L’association à l’acide valproïque ou ses dérivés (valpromide, divalproate) est déconseillée, car le risque d’éruption cutanée est augmenté compte tenu d’une interaction pharmacocinétique. Chez l’adulte, lorsqu’elle est nécessaire, une titration prudente est recommandée sur 6 voire 10 semaines :
– la posologie initiale de lamotrigine doit être réduite de moitié (12,5 mg, soit 1 comprimé de 25 mg un jour sur deux pendant 2 semaines),
– puis 25 mg/jour pendant 2 semaines,
– puis, selon la réponse clinique, augmenter la posologie par paliers de 25 mg toutes les 2 semaines jusqu’à atteindre la posologie d’entretien.
- Chez l’enfant, une titration prudente est également recommandée : la posologie initiale doit être réduite de moitié (0,15 mg/kg/jour pendant 2 semaines) puis se reporter aux recommandations du résumé des caractéristiques du produit.
- Tous les patients (adultes et enfants) qui développent une éruption cutanée sous lamotrigine doivent être rapidement évalués et la lamotrigine doit être arrêtée immédiatement si son imputabilité est suspectée.
- Chez les patients ayant interrompu le traitement en raison d’une éruption cutanée, l’ANSM recommande une évaluation spécialisée dermatologique et allergologique ; ne pas réintroduire la lamotrigine si le lien a été confirmé.
- Déclarer immédiatement tout effet indésirable suspecté d’être dû à un médicament auprès du centre régional de pharmacovigilance.