En France, un plan d’actions – Ecophyto – vise à réduire les risques et les effets de l’utilisation des pesticides sur l’homme et l’environnement. L’enjeu est de diminuer le recours aux produits phytopharmaceutiques de 50 % d’ici 2025, par de nombreux moyens dont l’amélioration des techniques d’application des produits phytopharmaceutiques et le développement de méthodes alternatives.
Le S-métolachlore est l’une des substances actives herbicides les plus utilisées en France. Elle est en 3e position derrière le glyphosate et le prosulfocarb. Cette substance se dégrade en métabolites qui migrent dans les milieux, sols et eaux de surface et eaux souterraines.
La dernière expertise de l’ANSM a révélé des concentrations « inacceptables » de trois métabolites du S-métolachlore – métolachlore-ESA, métolachlore-OXA et métolachlore-NOA – dans les eaux souterraines, supérieures à la limite de qualité fixées par la législation européenne (règlement UE n°546/2011).
Pour rappel, à la suite d’un rapport de 2021, l’agence avait déjà appliqué des restrictions aux autorisations de mise sur le marché des produits à base de S-métolachlore ; en effet, elle avait imposé une réduction des doses maximales d’application de ces produits, notamment pour les cultures de maïs, tournesol, soja, sorgho.
Or, malgré cette mesure, la contamination des eaux souterraines par les métabolites de cet herbicide reste préoccupante.
Pour préserver la qualité des ressources en eau – les eaux souterraines pouvant servir à la production des eaux destinées à la consommation humaine – l’Anses a engagé une procédure de retrait des principaux produits phytopharmaceutiques contenant cet herbicide.