La FA multiplie par 5 le risque d’AVC et est responsable de 50 % des AVC ischémiques en France. En progression du fait du vieillissement de la population, cette pathologie concerne plus de 750 000 personnes en France. Les AOD sont aujourd’hui les principaux traitements en prévention des risques thromboemboliques en cas de FA. Trois molécules sont commercialisées en France : deux inhibiteurs du facteur Xa, le rivaroxaban et l’apixaban, et un inhibiteur de la thrombine, le dabigatran. La HAS indique qu’il n’existe aujourd’hui aucun argument scientifique pour remplacer un anticoagulant oral efficace et bien toléré par un autre. Alors lequel choisir pour optimiser la balance bénéfice/risque ?
Publiée le 21 décembre dans le JAMA, une étude de cohorte rétrospective a suivi sur 4 ans le nombre d’AVC et d’hémorragies chez 581 451 patients américains de plus de 65 ans traités avec apixaban ou rivaroxaban dans le cadre d’une FA, afin de départager ces deux AOD. Verdict : les patients traités avec du rivaroxaban avaient un risque significativement plus élevé d’événements majeurs ischémiques (8,6 vs 7,6 par 1 000 personnes-années ; hazard ratio de 1,12) et hémorragiques (7,5 vs 5,9 par 1 000 personnes-années ; hazard ratio de 1,26).
Ces données viennent confirmer de précédents résultats, comme ceux de l’étude observationnelle NAXOS publiée en 2020 qui concluaient que l’apixaban avait une efficacité égale au rivaroxaban et au dabigatran, mais aussi une meilleure sécurité. D’autres études, revues ou méta-analyses récentes ont également conclu à une diminution du risque d’hémorragie majeure ou d’AVC avec l’apixaban en comparaison au rivaroxaban.
François Mallordy
Pour en savoir plus :
Ray WA, Chung CP, Stein CM, et al. Association of Rivaroxaban vs Apixaban With Major Ischemic or Hemorrhagic Events in Patients With Atrial Fibrillation. JAMA 21 décembre 2021.
Dossier fibrillation atriale, élaboré selon les conseils du Pr Éloi Marijon.Rev Prat 2020;70(8);893-921.
Bialobroda J, Marijon É. Item 232 (ancien 230) – Fibrillation atriale.Rev Prat 2019;69(8);e-255-261.