Il est donc essentiel que cette médecine digitale réponde non seulement aux attentes des usagers mais aussi aux exigences des professionnels de la santé. Le développement d’une complémentarité entre la technicité et l’humanité devient alors déterminant afin que la fracture sociale qui limite l’accès aux soins ne soit pas aggravée par une fracture numérique, qui cantonnerait certains usagers aux nouveaux outils technologiques de la médecine.
Ces applications numériques, afin d’être efficientes, doivent reposer sur quatre principes fondamentaux qui sont : la simplicité, l’utilité, l’hybridation et l’applicabilité.
L’intégration du numérique dans le quotidien des médecins a fait évoluer les responsabilités médicales, multiformes, associées à différents enjeux éthiques. Sensibiliser à cette nouvelle responsabilité professionnelle protéiforme relative au numérique s’impose.
Ces mutations de la pratique médicale ne pourront s’opérer sans une évolution de la formation, initiale et continue. Elles exigent d’anticiper, en termes de places respectives qu’occuperont les médecins en général, les médecins généralistes en particulier, les autres professions de santé et les nouveaux outils médicotechniques. Il apparaît donc primordial d’actualiser les enseignements, dédiés ou transversaux, sur la relation médecin-patient dans ces nouvelles configurations et sur l’éthique médicale, auprès des professionnels de santé actuels et en devenir.
Jérôme Béranger, Centre d’épidémiologie et de recherche en santé des populations (CERPOP), université de Toulouse, Inserm, UPS Toulouse ; Marie-Ève Rougé-Bugat, département universitaire de médecine générale Toulouse, université Paul-Sabatier Toulouse-III
11 mai 2021