Le régime méditerranéen se démarque pour ses bénéfices cardiovasculaires et anti-inflammatoires, mais peu d’études ont évalué spécifiquement ses effets sur la mortalité des femmes en bonne santé. Les résultats d’une cohorte incluant 40 000 femmes suivies pendant 25 ans sont édifiants…

Riche en fruits, légumes, céréales complètes, fruits secs, légumineuses et poisson mais pauvre en viande rouge, la diète méditerranéenne fait l’objet depuis plusieurs décennies d’une attention médicale accrue, en raison de ses bienfaits démontrés sur la santé cardiovasculaire notamment. Toutefois, peu d’études ont évalué spécifiquement l’impact de ce régime sur la mortalité chez les femmes asymptomatiques.

Afin d’en savoir plus à ce sujet, une équipe internationale de chercheurs a utilisé les données d’une grande cohorte féminine américaine (N = 39 876 femmes), enrôlée dans une étude prospective entre 1993 et 1996 afin d’évaluer l’effet de l’aspirine à faible dose, de la vitamine E ou de divers placebos sur la protection contre le cancer et les maladies cardiovasculaires.

Au sein de cette cohorte, 25 315 femmes de plus de 45 ans à l’inclusion (âge moyen = 54,6 ans, écart-type = 7,1 ans) ont été retenues dans la présente étude, car ayant fourni à l’inclusion de l’ancien essai des informations sur leur alimentation. Grâce à ces informations, un score d’adhésion au régime méditerranéen était attribué à chacune : faible (0 - 3), intermédiaire (4 - 5) ou élevé (6 - 9). Les auteurs ont ensuite cherché à associer ces données diététiques à la mortalité, évaluée entre 2018 et 2023.

L’analyse a été publiée dans le JAMA Network Open. À l’issue d’un suivi moyen de 24,7 ans (écart-type de 4,8 ans), 3 876 décès ont été recensés. En comparaison aux femmes du groupe au score faible d’adhésion au régime méditerranéen à l’inclusion, la mortalité toutes causes confondues était réduite dans le groupe à score intermédiaire (hazard ratio (HR) = 0,84 ; IC95 % = [0,78 ; 0,90]) et davantage encore dans le groupe à haut score d’adhésion au régime méditerranéen (HR = 0,77 ; IC = [0,70 ; 0,84]).

Ces différences avec le groupe à score faible étaient atténuées mais encore significatives en prenant en compte des facteurs confondants concernant l’hygiène de vie (par rapport au groupe à score intermédiaire : HR = 0,92 ; IC = [0,85 ; 0,99] ; par rapport au groupe à haut score : HR = 0,89 ; IC = [0,82 ; 0,98]).

Malgré l’absence de données longitudinales sur le suivi de ce régime dans le temps, les auteurs concluent que, dans cette étude, le régime méditerranéen est inversement associé à la mortalité.

Pour en savoir plus
Ahmad S, Moorthy MV, Lee IM, et al. Mediterranean Diet Adherence and Risk of All-Cause Mortality in Women.  JAMA Network Open 2024;7(5):e2414322.

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