La profession vétérinaire joue un rôle sociétal important à l’interface entre l’homme et le monde animal, notamment en matière sanitaire, du fait des domaines très divers dans lesquels agit cette profes­sion, de la diversité du monde animal concerné, et des intérêts économiques et sociaux pour l’homme de sa relation avec l’animal. Ces questions font de plus en plus l’objet de polémiques qui remettent en cause la relation traditionnelle homme-animal nouée depuis des millénaires. Le vétérinaire joue un rôle précieux d’arbitre pour gérer au mieux cette interface devenue probléma­tique. Cette gestion dépasse le cadre national dans un monde globalisé ; ainsi, le rôle des organisations internationales (Organisa­tion mondiale de la santé, Organisation mondiale de la santé animale [Office inter­national des épizooties]) est fondamental pour donner une dimension mondiale à la gestion des risques sanitaires d’origine ani­male, en assurant la répartition, négociée avec les communautés professionnelles médicales et vétérinaires nationales, des domaines d’action prioritaires. Le concept « une seule santé » (fondé sur la coopération tripartite médecins, vétérinaires et spécia­listes de l’environnement) régit notamment la prévention et le contrôle de l’influenza zoonotique, de la rage et de la lutte contre l’antibiorésistance au niveau mondial. Cette gestion mondiale doit tout particuliè­rement prendre en compte l’hétérogénéité des pays dans leur capacité d’apporter des réponses à des situations sanitaires com­plexes et/ou dangereuses liées à des patho­logies d’origine animale ; le développement d’une coopération internationale est donc essentiel pour favoriser l’adoption de la politique sanitaire la plus appropriée à chacune des nations concernées.

Bernard Vallat, directeur général honoraire de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE)

29 septembre 2020