Lorsqu’un cancer de la peau est suspecté, le dermatologue demande une biopsie de peau, pour déterminer s’il s’agit ou non d’une lésion tumorale. Cette procédure est pourtant relativement lourde et peu rentable. En effet, seule une biopsie de peau sur quinze à trente identifie une tumeur maligne. Cet acte invasif réalisé sous anesthésie locale est donc susceptible de causer des désagréments inutiles chez le patient.
Pour pallier ce problème, des chercheurs américains ont eu l’idée d’utiliser un outil inhabituel pour détecter les lésions cancéreuses : le scanner corporel à ondes millimétriques, présent par exemple à l’entrée des aéroports. Leurs résultats ont été publiés en mars dans Scientific Reports. Dans cette étude prospective regroupant 71 patients, les auteurs ont réalisé l’acquisition d’images de 136 lésions de la peau potentiellement suspectes via scanner corporel à ondes millimétriques. Chacune de ces 136 lésions a ensuite fait l’objet d’une biopsie pour poser le diagnostic final, afin de déterminer s’il s’agissait d’une lésion bénigne ou maligne.
Les images des lésions obtenues par scanner corporel ont été classées grâce à une analyse en composantes principales, une méthode d’analyse statistique des données. À l’issue de cette étape, requérant une vingtaine de secondes par lésion, les chercheurs ont distingué les cancers de la peau des lésions bénignes avec une sensibilité de 97 % et une spécificité de 98 %. L’utilisation de cette méthode hétérodoxe pourrait entraîner une diminution du nombre de biopsies de la peau inutiles de plus de 50 %, estiment les auteurs.