La greffe reste le traitement de dernier recours en cas de défaillance terminale d’un organe vital (poumon, foie, coeur, intestin) ou non vital (essentiellement le rein et le pancréas) en l’absence de traitement supplétif. Elle reste la meilleure alternative, qu’il s’agisse de qualité et d’espérance de vie ou de dépenses de santé publique. Actuellement, en France, près de 5 900 personnes bénéficient chaque année d’une transplantation d’organe, tandis que, dans le même temps, environ 20 000 patients sont candidats. Ainsi, en moyenne, seuls environ 25 % des patients en attente de greffon sont transplantés. Cette situation de pénurie a conduit à envisager de nouvelles sources de donneurs, avec un élargissement des critères de sélection. Ces organes sont sensibles aux conditions de conservation durant la phase d’ischémie et plus encore à celles de la reperfusion, qui impactent le devenir du greffon à court et long terme. Une prise en charge plus adaptée du don d’organe et l’optimisation des conditions de conservation sont donc nécessaires. À l’origine en hypothermie, à l’aide de solutions spécifiques, la conservation est en pleine évolution, avec la perfusion oxygénée en hypothermie ou en normothermie, permettant le maintien du métabolisme tissulaire. Ce temps de conservation est appelé à devenir un temps d’évaluation, qui permettra de prédire la qualité de l’organe, de le réparer et d’optimiser le choix du receveur, suivant le concept des unités de perfusion et d’évaluation.Thierry Hauet, Biologie Transplantation, Poitiers
30 novembre 2021