L’efficacité du vaccin à ARNm Comirnaty (Pfizer-BioNTech) persiste à un excellent niveau (91,3 %) plus de 6 mois après la deuxième dose, selon les résultats de l’étude pivot de phase III ayant suivi près de 44 000 sujets : 850 cas de Covid ont été observés dans le groupe placebo, contre 77 dans le groupe vacciné. Cette étude ayant été réalisée en partie en Afrique du Sud, elle confirme également l’excellent niveau d’efficacité clinique (100 %) contre le variant B.1.351 (dit « sud-africain »).

Le suivi à 6 mois confirme, par ailleurs, la bonne tolérance et la sécurité du vaccin sur les données de 12 000 personnes vaccinées ; les effets indésirables étaient cohérents avec ceux observés précédemment.

Deuxième bonne nouvelle : un essai contre placebo mené sur 2 260 adolescentsâgés de 12 à 15 ans a montré une excellente efficacité du vaccin dans cette population. Aucun cas de Covid n’a été décelé chez les participants vaccinés, contre 18 cas dans le groupe contrôle. Le vaccin était bien toléré et les effets indésirables étaient consistants avec ceux observés chez les sujets âgés de 16 à 25 ans ; de plus, l’immunogénicité était supérieure chez les adolescents par rapport à cette dernière population… Un phénomène déjà connu pour de nombreux autres vaccins (contre les hépatites A et B, les papillomavirus,…), ce qui permet d’avoir des schémas vaccinaux comportant moins de doses chez l’adolescent. Ces données sont d’autant plus importantes qu’elles se conjuguent à celles des études confirmantl’effet de groupe des vaccins : diminution de jusqu’à 90 % des infections même asymptomatiques (confirmées par PCR et sans signe clinique) et du nombre de cas dans l’entourage des professionnels de santé vaccinés. Deux données qui devraient faire évoluerles cibles prioritaires pour la vaccination… 

Les participants seront suivis pendant 2 ans après la deuxième dose pour surveiller la protection et la sécurité à long terme. Les essais de phase I/II/III se poursuivent sur trois groupes d’âge en population pédiatrique (6 mois-2 ans ; 2-5 ans ; 5-11 ans) pour tester la tolérance, la sécurité et l’immunogénicité du vaccin.

 

En parallèle à la soumission de ces données pour révision scientifique en vue d’une publication, les deux laboratoires les soumettront également à la Food and Drug Administration et l’Agence européenne du médicament pour solliciter un élargissement aux 12-15 ans de l’autorisation d’utilisation d’urgence du vaccin.

 

 

 

L.M.A., La Revue du Praticien