1 -  En 2023, en France, le nombre total de nouveaux cas de cancers était estimé à 433 136, dont 57 % chez l’homme. Tous sexes confondus, les plus fréquents sont le cancer du sein (61 214 nouveaux cas), le cancer de la prostate (59 885 nouveaux cas) et le cancer du poumon (52 777 nouveaux cas). L’augmentation des nouveaux cas de cancer se poursuit, leur nombre ayant quasiment doublé depuis 1990 pour les deux sexes. Si le taux d’incidence « tous cancers » est plutôt stable chez l’homme depuis 1990 (+ 0,3 % par an), il a augmenté de presque 1 % par an chez la femme.
2 - La mortalité tous cancers confondus diminue. Les cancers de meilleur pronostic sont notamment ceux de la thyroïde, de la prostate, le mélanome de la peau et le cancer du corps de l’utérus. À l’inverse, certains cancers fréquents, dont celui du pancréas, du foie ou encore du poumon ont une survie qui reste défavorable.
3 - Trois éléments ont motivé la mise en place d’une stratégie décennale de lutte contre les cancers, annoncée le 4 février 2021 par le président de la ­République : près de la moitié des cancers sont dus à des facteurs modifiables ; il persiste des cancers de mauvais pronostic ; les séquelles gardent une forte prévalence.
4 - Identifier les causes multifactorielles des cancers (mode de vie, environnement, hérédité, expositions et origine professionnelles...) permet d’agir en amont de la maladie. La prévention primaire constitue un enjeu majeur de santé publique impliquant l’ensemble des acteurs du domaine de la santé et du secteur ­médico-social.
5. Il est possible à ce jour, pour les citoyens comme pour les professionnels de santé, d’agir pour mieux lutter contre les cancers.
6. Le dépistage des cancers est primordial. Il est organisé en France pour les cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus. Pour améliorer l’efficience et l’efficacité des dépistages, plusieurs pistes sont explorées : intégration des innovations dans le dépistage du cancer du sein, modification des organisations des dépistages du cancer colorectal et du col de l’utérus, personnalisation du dépistage en fonction du niveau de risque, déploiement de nouveaux programmes de dépistage organisé ciblant d’autres cancers, comme celui du poumon.
7. Des dispositifs permettent la mise en œuvre accélérée et sécurisée des innovations thérapeutiques en France, et certains traitements récents ont profondément modifié les pratiques.
8. Il est essentiel de favoriser le développement de l’innovation afin de diminuer les pertes de chance. L’innovation n’est pas limitée aux étapes du développement d’une molécule ou aux essais cliniques mais concerne également l’organisation des parcours de soins.
9. Un nombre croissant de patients se trouve sur le marché du travail au moment de la survenue du cancer et doit faire face à de nombreuses difficultés du fait des séquelles de la maladie, mais souvent également du décalage qui s’installe entre eux et le monde professionnel. Des actions d’accompagnement favorisent le maintien et le retour à l’emploi.
10. Le retentissement social de la maladie concerne aussi la capacité d’emprunt ­– personnel ou professionnel. Depuis 2022, le droit à l’oubli pour les personnes atteintes d’un cancer s’applique cinq ans après la fin du protocole thérapeutique et les questionnaires de santé sont supprimés pour les assurances de prêts inférieurs à 200 000 €.