Santé publique France et l’Institut national du cancer ont proposé de nouveaux repères pour modérer la consommation d’alcool, soit 10 verres au maximum par semaine, 2 verres au maximum par jour et des jours de la semaine sans consommation, ce que résume : « Pour votre santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours ». Une récente étude montre que près du quart des 18-75 ans ont une consommation qui dépasse au moins un de ces repères, avec des différences selon l’âge, les plus jeunes étant plus nombreux à boire plus de 2 verres un jour de consommation alors que les plus âgés avaient moins de jours d’abstinence dans la semaine.1 Informer le public sur les risques liés à l’alcool et les repères de consommation à moindre risque est donc un objectif majeur, l’agence proposant, à cet effet, un nouvel outil pour évaluer sa consommation et les risques encourus (www.alcoometre.fr).
Mais comment imaginer faire reculer significativement la mortalité (41 000 décès annuels), la morbidité et les violences engendrées par l’alcool alors que le lobby viticole, encouragé par la complaisance du président de la République, ne cesse de brouiller les messages de santé publique ? À cet égard, la propagande de Vin & Société, le puissant lobby viticole, en direction des enfants est très choquante. La page « Éducation des plus jeunes » de son site ne cache pas ses intentions en vantant un apprentissage qui « dès le primaire, favorisera un comportement responsable chez ces adultes avertis de demain ».2 Le site propose films et supports éducatifs ciblés selon les tranches d’âge : 3-6 ans, 6-9 ans, 9-14 ans, plus de 14 ans. On y trouve même la promotion de mallettes pédagogiques du goût à l’usage des classes de maternelles et des cours préparatoires ! Toute cette pédagogie très subtile qui vante l’histoire, le terroir, la sociabilité, la convivialité avec force de petits personnages souriants n’a évidemment qu’un but : la banalisation de la consommation d’alcool pour recruter de futurs consommateurs. Des numéros en ligne du Petit Quotidien (pour les 6-10 ans) et de Mon Quotidien (pour les 10-14 ans) enfoncent le clou : « Nous avons la chance en France d’avoir une bonne connaissance de la cuisine de qualité et de la façon de la déguster. La gastronomie française est en effet riche et variée : fromages, foie gras, truffes… le vin aussi en fait partie ! Le bon vin pour le bon plat. Cela fait partie de nos traditions », peut-on lire dans le second. Noyé dans ce contenu, on distingue un petit encadré intitulé « Attention à l’abus d’alcool » qui indique : « Les adultes boivent du vin en famille ou entre amis pour célébrer des moments importants ou accompagner un bon repas. C’est l’occasion de faire la fête, de partager, de se retrouver. Mais attention aux excès… À cause de l’alcool qu’il contient, le vin bu en trop grande quantité et/ou trop vite peut avoir des effets sur le corps : vertiges, nausées, endormissement… Ces effets exposent la personne à des risques plus graves : accidents, violences… ». On admire la science marketing d’un tel texte qui tout à la fois en remet une couche sur la convivialité liée à l’alcool dans un encadré consacré à son abus, qui insiste sur le fait qu’il faut être adulte pour boire (désigner un interdit lié à l’âge à des enfants et à des adolescents est un moyen efficace pour que certains le transgressent…) et qui par sa seule présence permet de justifier un souci de santé publique… Comment parents et enseignants peuvent-ils accepter cette intrusion aussi grossière du lobby viticole auprès des enfants ? Mme Buzyn et M. Blanquer, faites cesser ce scandale ! V
Mais comment imaginer faire reculer significativement la mortalité (41 000 décès annuels), la morbidité et les violences engendrées par l’alcool alors que le lobby viticole, encouragé par la complaisance du président de la République, ne cesse de brouiller les messages de santé publique ? À cet égard, la propagande de Vin & Société, le puissant lobby viticole, en direction des enfants est très choquante. La page « Éducation des plus jeunes » de son site ne cache pas ses intentions en vantant un apprentissage qui « dès le primaire, favorisera un comportement responsable chez ces adultes avertis de demain ».2 Le site propose films et supports éducatifs ciblés selon les tranches d’âge : 3-6 ans, 6-9 ans, 9-14 ans, plus de 14 ans. On y trouve même la promotion de mallettes pédagogiques du goût à l’usage des classes de maternelles et des cours préparatoires ! Toute cette pédagogie très subtile qui vante l’histoire, le terroir, la sociabilité, la convivialité avec force de petits personnages souriants n’a évidemment qu’un but : la banalisation de la consommation d’alcool pour recruter de futurs consommateurs. Des numéros en ligne du Petit Quotidien (pour les 6-10 ans) et de Mon Quotidien (pour les 10-14 ans) enfoncent le clou : « Nous avons la chance en France d’avoir une bonne connaissance de la cuisine de qualité et de la façon de la déguster. La gastronomie française est en effet riche et variée : fromages, foie gras, truffes… le vin aussi en fait partie ! Le bon vin pour le bon plat. Cela fait partie de nos traditions », peut-on lire dans le second. Noyé dans ce contenu, on distingue un petit encadré intitulé « Attention à l’abus d’alcool » qui indique : « Les adultes boivent du vin en famille ou entre amis pour célébrer des moments importants ou accompagner un bon repas. C’est l’occasion de faire la fête, de partager, de se retrouver. Mais attention aux excès… À cause de l’alcool qu’il contient, le vin bu en trop grande quantité et/ou trop vite peut avoir des effets sur le corps : vertiges, nausées, endormissement… Ces effets exposent la personne à des risques plus graves : accidents, violences… ». On admire la science marketing d’un tel texte qui tout à la fois en remet une couche sur la convivialité liée à l’alcool dans un encadré consacré à son abus, qui insiste sur le fait qu’il faut être adulte pour boire (désigner un interdit lié à l’âge à des enfants et à des adolescents est un moyen efficace pour que certains le transgressent…) et qui par sa seule présence permet de justifier un souci de santé publique… Comment parents et enseignants peuvent-ils accepter cette intrusion aussi grossière du lobby viticole auprès des enfants ? Mme Buzyn et M. Blanquer, faites cesser ce scandale ! V
1. Andler R, Richard JB, Cogordan C, et al. Nouveau repère de consommation d’alcool et usage : résultats du Baromètre de Santé publique France 2017. Bull Epidemiol Hebd 2019;10-11:180-7.
2. http://www.vinetsociete.fr/sengager/education-des-plus-jeunes
2. http://www.vinetsociete.fr/sengager/education-des-plus-jeunes