Le lupus systémique est une maladie chronique dont la présentation clinique est hétérogène, caractérisée par la production d’auto-anticorps dirigés contre des antigènes nucléaires. Son apparition résulte de l’exposition à un environnement favorisant et d’événements immunologiques aléatoires (stochastiques) sur un terrain génétique favorisant. Les auto-antigènes semblent principalement provenir d’une élimination anormale de cellules mortes (efférocytose). Le matériel nucléaire anormalement disponible initie la réponse immunitaire en activant les récepteurs intra- et extracytosoliques aux acides nucléiques. Les interactions entre cellules dendritiques, lymphocytes B et lymphocytes T aboutissent à la production de cytokines, d’anticorps, de cellules cytotoxiques et d’une inflammation, délétères pour l’organisme. Les interférons, notamment de type I et le B lymphocyte stimulator (BLyS), jouent un rôle clé dans l’initiation et l’entretien de la réponse auto-immune, avec une dérive du système immunitaire sur des années. De nombreux médicaments sont en développement. Plus ciblées sur les acteurs immunologiques impliqués dans le lupus systémique que ne le sont les corticoïdes et les immunosuppresseurs actuellement utilisés, ces nouvelles molécules devraient améliorer l’efficacité et la tolérance des traitements.

Alexis Mathian, AP-HP, groupement hospitalier La Pitié-Salpêtrière, Centre de référence pour le lupus, le syndrome des antiphospholipides et autres maladies auto-immunes rares, institut E3M, Inserm UMRS CIMI, Paris

12 octobre 2021