La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) vient de publier une étude menée entre octobre 2018 et février 2019 auprès de 3 300 médecins généralistes, dont chacun est le médecin traitant d’au moins 200 patients.
Dans ce panel, il apparaissait que la majorité des généralistes libéraux (61 %) exercent en groupe : 32 % avec d’autres médecins généralistes et 29 % avec d’autres professionnels de santé. Ce dernier mode d’exercice a été particulièrement favorisé par le développement récent des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), dont le nombre est passé de 20 en 2008 à 1 800 en 2021.
Les médecins exerçant en groupe sont en moyenne plus jeunes (49 ans en moyenne contre 58 ans pour ceux exerçant en solo) et sont plus souvent des femmes (43 % contre 29 %).
Quels sont les principaux avantages de ce mode d’exercice ?
Meilleur équilibre entre vie professionnelle et privée
Moins d’heures et plus de vacances et de temps pour d’autres activités semblent en être les premiers bénéfices : les praticiens qui exercent dans des cabinets monodisciplinaires (avec seulement d’autres généralistes) déclaraient travailler 5 heures en moins par semaine, en moyenne, que ceux exerçant seuls (50,7 heures contre 55,4 heures), quel que soit le type de territoire où ils sont installés (v. graphique 1).
En groupe pluriprofessionnel, cet avantage, même s’il est moindre, se maintient (53,2 heures en moyenne), sauf pour les territoires urbains les plus défavorisés (v. graphique 1), qui sont par ailleurs des territoires où les groupes pluriprofessionnels sont plus souvent implantés.
Les médecins exerçant en groupe peuvent aussi prendre davantage de vacances que leurs confrères travaillant seuls : en moyenne 1 semaine supplémentaire de congés par an pour ceux exerçant en groupe monodisciplinaire et près de 0,7 semaine de plus par an pour ceux en groupe pluriprofessionnel. « Ces écarts peuvent être liés au fait que l’exercice collectif facilite la gestion des absences (…), grâce à la prise en charge des patients par des confrères ou des consœurs de la structure (…) et/ou par mutualisation du recours aux remplaçants », notent les auteurs du rapport.
Ainsi, de façon générale, les médecins qui exercent en groupe se déclarent plus satisfaits de l’équilibre entre leurs vies professionnelle et personnelle.
Des activités plus diversifiées
Toutefois, plus que sur le temps de travail total, c’est davantage dans la répartition du temps entre activités libérales et activités secondaires (principalement salariées) que l’exercice pluriprofessionnel se distingue : la plus grande flexibilité liée à ce mode d’exercice semble associée à un plus grand investissement dans ces activités secondaires.
Ainsi, l’exercice mixte est plus fréquent pour les médecins qui exercent en groupe, en particulier en pluriprofessionnel : 28 % (et jusqu’à 36 % pour ceux qui exercent en MSP) et 21 % pour les médecins en groupe monodisciplinaire, contre 20 % des médecins exerçant seuls. Avec, globalement, un moindre volume horaire dédié aux activités libérales et, en revanche, plus de temps consacré aux activités secondaires.
Enfin, plus d’un quart des médecins exerçant en groupe pluriprofessionnel sont impliqués dans des projets territoriaux : communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ou équipes de soins primaires (ESP), alors que c’est le cas de moins de 10 % de leurs confrères ou consœurs.