La maladie coronarienne est la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. Deux solutions peuvent être proposées : le traitement médical ou la revascularisation coronarienne. Cette dernière, dominée actuellement par l’angioplastie, a contribué à améliorer la prise en charge des patients ayant un syndrome coronaire aigu, avec une efficacité significative sur la morbi-mortalité. Cependant, la pertinence d’une revascularisation reste discutée chez les patients dont la maladie coronarienne est stable. En cas d’instabilité, la revascularisation est guidée par la coronarographie, sachant que cette exploration a des limites (visualisation de la seule lumière artérielle par le produit de contraste, représentation bidimensionnelle) et qu’elle bénéficie de techniques telles que l’échographie endocoronarienne et la tomographie par cohérence optique. Si la maladie est stable, une revascularisation ne doit être effectuée que s’il existe des signes d’ischémie (tests d’ischémie positifs). En l’absence de ces signes ou de test avant la coronarographie, la fractional flow reserve (FFR) est un atout majeur. Elle permet d’estimer la répercussion hémodynamique d’une sténose coronarienne et de guider les revascularisations. Ainsi, une FFR supérieure ou égale à 0,80 exclut l’ischémie induite par une sténose avec une précision de 95 %, et une FFR inférieure à 0,75 indique une ischémie dans presque 100 % des cas, justifiant la revascularisation. Ainsi, l’angioplastie trouve toute sa place dans le traitement des syndromes coronaires stables, avec une réduction significative de la morbi-mortalité.
Martine Gilard, CHRU de Brest, France
18 janvier 2022