Dans ce formidable essai, il retrace, après les avoir contextualisés, quels ont pu être les dilemmes, sacrifices et compromissions de ses membres. Nicolas Chevassus-au-Louis ne mâche d’ailleurs pas ses mots quand il s’agit de décrire le désordre dans lequel se trouve cette institution dans l’avant-guerre.
Une fois la France occupée, les Pasteuriens sont mis face à leurs responsabilités en tant qu’acteurs stratégiques involontaires du conflit : ils sont les seuls capables de produire les millions de doses de vaccin antidiphtérique permettant de protéger les populations et ils sont au fait des dernières avancées en matière de guerre bactériologique.
Jacques Tréfouël, directeur de l’Institut Pasteur dès décembre 1940, organise une efficace résistance passive à la fourniture de vaccins et de sérums à l’occupant, crée un dépôt pharmaceutique des FFI et soutient les organisations résistantes.
Tout n’est pourtant pas louable dans les actions des membres de l’institut, et l’auteur brosse également le portrait de savants comme Paul Giroud, chef du service du typhus, ayant entretenu de nombreuses relations avec ses collègues allemands…
K. D.
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