Lissage brésilien : des risques avérés pour la santé

Avant 2023, les produits utilisés dans cette technique de lissage contenaient du formaldéhyde. De nombreuses études ont alerté sur une concentration trop élevée dans de nombreuses préparations vendues hors communauté européenne ou sur le web comparativement à la concentration légale autorisée, de 0,2 % dans les produits finis. Une étude brésilienne démontre que les 23 marques contrôlées contenaient une concentration entre 3 et 11 % ! Il en est de même pour le l’étiquetage peu rigoureux de certaines présentations.

En raison de la présence de cette molécule, les produits de lissage peuvent provoquer :

• Dermatites decontact  :
  • Par irritation ;
  • Eczéma de contact avec sensibilisation initiale au formaldéhyde lors d’usage domestique (produits d’entretien, cosmétiques, produits désinfectants, peintures, laques, apprêts textiles, adhésifs) ou professionnel (coiffeuses). Les lésions d’eczéma sur le cuir chevelu surviennent 48 heures après lissage et s’aggravent à chaque nouvelle exposition. Elles peuvent ensuite s’étendre au visage avec apparition d’un œdème. Le diagnostic repose sur l’interrogatoire. Les patch-tests sont possibles mais parfois décevants (faux positifs ou faux négatifs en fonction de la concentration utilisée).
• Urticaire de contact :
  • Alopécie, fragilisation du cheveu ;
  • Blanchissement précoce des cheveux.
• Asthme (et/ou rhinite) professionnel par inhalation : le taux de formaldéhyde dans l’air ambiant des salons de coiffure pratiquant le lissage brésilien peut-être élevé.

Les pathologies professionnelles liées à l’utilisation de l’aldéhyde formique dépendent du tableau 43 du régime général et tableau n° 28 pour le régime agricole.

Depuis 2023, le formaldéhyde est interdit comme composant des cosmétiques dans l’Union européenne (annexe II du Règlement CE n° 1223/2009).

En raison du caractère irritant, allergisant et cancérogène du formaldéhyde, des produits de substitution sont proposés. Leur efficacité semi permanente persiste pendant 5 à 10 lavages, contrairement aux anciennes formulations. Ces nouveaux produits n’en restent pas moins la cause d’effets indésirables au niveau rénal pointés récemment du doigt par l’Académie de médecine. Le formaldéhyde est remplacé par de l’acide glyoxylique, qui également délétère pour la santé humaine, à double titre.

D’une part, il peut provoquer une insuffisance rénale aigue avec apparition, dans les 24 à 48 heures après le lissage (à domicile ou en salon de coiffure) de nausées, vomissements, douleurs abdominales, asthénie. Les dérivés de l’acide glyoxylique, absorbés par le cheveu puis métabolisés au niveau hépatique en oxalate, sont ensuite retrouvés au niveau des tubules rénaux des cristaux d’oxalate de calcium à l’origine de lésions rénales.

D’autre part, l’acide glyoxylique fait partie des libérateurs de formaldéhyde* sous l’action de la chaleur du fer à lisser. Il s’agit de substances qui libèrent du formaldéhyde à la suite de la décomposition et/ou les produits chimiques synthétisés à partir du formaldéhyde qui peuvent encore contenir des résidus de formaldéhyde libre. La dénomination « sans formaldéhyde » est donc trompeuse, d’autant que les générateurs de formaldéhyde ne sont pas interdits dans la composition des cosmétiques. Cette libération est fonction de l’excipient, du pH du produit, de la durée de stockage et de la température. On peut également retrouver cette molécule dans des présentations de peeling du visage.

Dans les lissages brésiliens, outre l’acide glyoxylique, d’autres libérateurs de formaldéhyde peuvent être inclus, comme le méthanol ou la glyoxyloylcarbocystéine.