L’apparition de dépôts intra- ou extracellulaires de protéines dans le système nerveux central est le signe distinctif de plusieurs troubles neurodégénératifs progressifs chez l’homme. Les constituants protéiques de ces dépôts et les régions du cerveau touchées diffèrent d’un trouble neurodégénératif à un autre. Jusqu’à récemment, on pensait que le cercle vicieux constitué par l’agrégation de protéines, leur propagation/multiplication et l’accumulation dans le système nerveux central de ces agrégats était l’apanage de la protéine prion PrP. De récentes données suggèrent que des agrégats de protéines constitués de protéines distinctes de la PrP se propagent et s’amplifient dans le système nerveux central, entraînant différentes maladies. Dans la maladie de Parkinson et troubles apparentés, la protéine alpha-synucléine forme des amas mixtes protéiques et membranaires, appelés corps de Lewy et neurites de Lewy. Les agrégats de la protéine alpha- synucléine circulent entre les cellules, s’amplifient en recrutant de l’alpha-synucléine monomérique endogène et provoquent des synucléinopathies distinctes par un mécanisme qui demeure incertain. Les preuves expérimentales à l’appui de la propagation des agrégats de l’alpha-synucléine à la manière des agrégats de la protéine prion PrP sont présentées, ainsi que le mécanisme d’agrégation de l’alpha-synucléine et la manière dont cette agrégation peut conduire à des synucléinopathies distinctes. La protéine Tau, fortement impliquée dans la maladie d’Alzheimer, se comporte comme l’alpha-synucléine.

Ronald Melki, institut François-Jacob (MIRCen), CEA et Laboratoire des maladies neurodégénératives, CNRS Fontenay-aux-Roses

19 novembre 2019

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