La recherche d’un nouveau médicament pour la maladie d’Alzheimer est un processus complexe. Les essais cliniques évaluant les thérapies centrées sur la pathologie amyloïde (anticorps monoclonaux et inhibiteurs de _-sécrétase principalement) sont jusqu’à présent négatifs à l’exception de l’annonce toute récente (octobre 2019) de l’efficacité clinique de l’aducanumab, anticorps monoclonal anti-amyloïde, dans un essai clinique de phase III (étude EMERGE) : un ralentissement significatif du déclin cognitif a été observé chez les malades ayant reçu les plus fortes doses. L’aducanumab pourrait devenir le premier traitement à visée anti-amyloïde à être utilisé en pratique clinique. Son évaluation en cours par la Food and Drug Administration pour une « ré-administration » à tous les patients inclus dans les études de phase I et III est prometteuse. Les pistes actuelles sont représentées par la prévention, avec la mise en place notamment d’une intervention chez des sujets asymptomatiques sur le plan cognitif mais ayant un ou des biomarqueurs de la maladie positifs ; les traitements anti-Tau constituent une alternative crédible à la cible amyloïde dans la maladie d’Alzheimer, et l’apport de la géroscience permettra de mieux cibler les mécanismes impliqués dans le vieillissement cérébral et les pathologies neurodégénératives. Il apparaît aujourd’hui nécessaire de différencier les essais cliniques thérapeutiques s’adressant aux formes génétiques (autosomiques dominantes ou marqueurs de susceptibilité génétique comme APOE-4) et les formes sporadiques multifactorielles mais dont le facteur de risque principal est l’âge.

Bruno Vellas, Alzheimer’s Disease Research and Clinical Center, Gérontopôle, Toulouse

19 novembre 2019