La maladie d’Alzheimer se caractérise par la présence de lésions spécifiques à type de plaques séniles, de dégénérescence neurofibrillaire, et de perte neuronale. Si la résolution atteinte par les méthodes de neuro-imagerie in vivo ne permet pas encore de voir ces lésions, l’IRM permet d’objectiver la perte de volume cérébral associée à la perte progressive des neurones, en particulier au niveau de l’hippocampe. La mesure de l’atrophie hippocampique, liée à la mémoire, permet de prédire la conversion de troubles cognitifs modérés en maladie d’Alzheimer à un stade précoce, mais n’est pas spécifique. En revanche, l’évolution croissante de cette atrophie aux IRM successives prédit la survenue des troubles. Avec l’avènement de l’IRM à très haut champ magnétique et d’outils d’analyse dédiés, il devient possible de voir les couches et connections au sein de l’hippocampe, en particulier grâce à l’IRM de diffusion qui renseigne sur la microstructure du tissu neuronal. La tomographie par émission de positons (ligand PiB) permet d’objectiver la présence de dépôts amyloïdes bêta. Sur le plan de la recherche, ces méthodes d’imagerie, regroupées au sein d’études multicentriques dédiées (Alzheimer Disease Neuro-Imaging [ADNI] ou la plateforme française Centre automatisé de traitement des images [CATI]), permettent de mieux comprendre la maladie et ses mécanismes et donc de tester des approches thérapeutiques. À titre individuel, les méthodes de neuro-imagerie aident au diagnostic précoce, en amont de la conversion, et à suivre l’évolution de la maladie. 

Denis Le Bihan, Neurospin, institut Joliot, CEA-Saclay 

19 novembre 2019