La sclérose latérale amyotrophique (SLA), ou maladie de Charcot, est la plus fréquente des maladies du motoneurone chez l’adulte. Elle se caractérise par la dégénérescence des neurones moteurs (directement connectés à un muscle et commandant sa contraction), conduisant à un déficit progressif et irréversible de la marche et de la parole. Ces paralysies extensives peuvent mener au décès par insuffisance respiratoire, en moyenne 3 ans après le début des symptômes. Pathologie à ce jour incurable, la SLA appartient au groupe des maladies rares, mais son incidence n’est pas négligeable : environ 1 500 nouveaux cas par an en France, dont 10 % sont des cas familiaux, expliqués par des mutations génétiques.
Les motoneurones spinaux affectés dans la SLA ont la particularité d’être entourés à la fois par des cellules microgliales dans la moelle épinière et par des macrophages périphériques dans le nerf. Le rôle des premières dans la dégénérescence des motoneurones était connu, tandis que celui des macrophages issus de la circulation restait encore à élucider : c’était l’objectif du projet dirigé par Séverine Boillée, car ces cellules étant plus accessibles chez les patients, cela permettrait d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques.
Leurs expériences sur des souris et dans des tissus de 11 patients ayant souffert de la maladie ont ainsi montré, pour la première fois, la capacité des macrophages périphériques à influencer, de la périphérie, la réponse des cellules microgliales dans le système nerveux central et la dégénérescence des motoneurones : l’injection de macrophages anti-inflammatoires en périphérie diminuait l’activation des cellules microgliales, retardant l’apparition des symptômes de la maladie et augmentant la durée de vie.
À plus long terme, les recherches visant à traiter les macrophages neurotoxiques, en dehors du système nerveux central, donc de façon moins invasive, pourrait conduire à une diminution significative de la mort des motoneurones. Une piste de traitement prometteuse…
Pour en savoir plus
ICM. Une piste thérapeutique prometteuse dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie de Charcot. 20 octobre 2020.
Chiot A, Zaïdi S, Itlis C, et al. Modifying macrophages at the periphery has the capacity to change microglial reactivity and to extend ALS survival. Nat Neurosci 2020 Nov;23(11):1339-51.
À lire sur ce sujet
Couratier P. Dossier. Sclérose latérale amyotrophique. Rev Prat 2016;66:555-71.
Esnault M, Tabuenca C. Vivre avec… une sclérose latérale amyotrophique. Rev Prat 2017;67:755-6.
L.M.A., La Revue du Praticien