Maladie la plus fréquemment transmise par des tiques dans l’Hexagone, la borréliose de Lyme est diagnostiquée chez environ 50 000 personnes par an en France en médecine générale. Causée par Borrelia burgdorferi sensu lato, elle peut entraîner dans une minorité de cas des atteintes graves et chroniques, notamment neurologiques et articulaires.
Afin de prévenir cette maladie, notamment chez les personnes particulièrement exposées, une équipe de recherche autrichienne a développé VLA15, un candidat vaccin hexavalent ciblant les protéines de surface bactériennes OspA des six sérotypes de Borrelia burgdorferi sensu lato les plus fréquents en Europe et en Amérique du Nord.
Après une étude de phase I validant la sécurité et l’immunogénicité de VLA15, publiée en juillet 2023, les scientifiques ont monté deux essais randomisés multicentriques contrôlés par placebo (injection de tampon phosphate salin). Objectif : déterminer la dose idéale de vaccin, s’assurer de son innocuité et confirmer sa capacité à induire une réponse immunitaire ciblée. Dans un premier essai (N = 573 volontaires sains), trois injections (selon la randomisation : placebo, ou l’une des trois doses de VLA15 : 90, 135, ou 180 μg) ont eu lieu à 0, 1 et 2 mois. Dans le second essai (N = 248 volontaires sains), les trois injections (placebo, ou 135 μg ou180 μg de VLA15) ont eu lieu à 0, 2 et 6 mois. Le critère de jugement principal des deux études était la moyenne géométrique des titres d’anticorps anti-OspA, mesurée un mois après la troisième vaccination.
Les résultats de ces essais sont parus fin mai dans The Lancet Infectious Diseases. Dans les deux études, les groupes vaccinés ont montré pour chacun des six sérotypes ciblés par VLA15 une réponse immunitaire ciblée robuste, significativement supérieure à celle du groupe placebo. Si les événements indésirables locaux et systémiques rapportés étaient significativement plus nombreux dans les groupes vaccinés que dans les groupes placebo, aucun événement indésirable grave ni décès n’a été rapporté. Pour les auteurs, ces données indiquent que leur candidat vaccin est bien toléré et induit de bonnes réponses immunitaires. Selon eux, leurs résultats justifient la poursuite du développement clinique de VLA15 en phase III, en dose 180 μg – un essai pour lequel les entreprises derrière le vaccin, Valneva et Pfizer, ont finalisé le recrutement fin 2023.
La protection personnelle antivectorielle reste, pour l’heure, la meilleure préventioncontre la maladie de Lyme :
- port de vêtements couvrants, de couleur claire de préférence (pour mieux repérer les tiques sur la surface du tissu) et de chaussures fermées ;
- utilisation des répulsifs cutanés recommandés (v. tableau) ;
- lors des promenades, éviter de marcher au milieu des herbes hautes, des buissons et des branches basses ;
- l’inspection du corps doit être minutieuse au retour d’une activité à risque, car la douche n’élimine pas les tiques : bien examiner le cuir chevelu et les oreilles, surtout chez les enfants.
En cas de piqûre, pratiquer une extraction mécanique le plus précocement possible, à la pince fine ou au tire-tique (pas d’éther, huile ni vernis) et bien désinfecter la plaie ; surveiller la zone piquée pendant plusieurs semaines afin de détecter un érythème migrant, signe de borréliose de Lyme.